Un maire européen – épisode 3

Un maire européen – épisode 3

A l’approche des élections municipales, nous sommes allés à la rencontre des signataires du Label ville Européenne. Nous rappelons que le Label Ville Européenne agit à la manière des villes fleuries. Il récompense d’un à cinq drapeaux européens les communes s’engageant pour l’Europe. Une charte définit clairement les objectifs à atteindre dans variantes catégories (pédagogie, culture, information, …). Plus d’informations sur les plus de 100 signataires en suivant ce lien.

Pascal Landréat, maire de Pont-Sainte-Marie, a signé le label.

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans le label Ville européenne à l’occasion des élections municipales ?

Tout d’abord, je suis engagé à titre personnel au niveau de l’Europe depuis l’âge de 18 ans : j’ai été candidat aux élections européennes sur la liste menée par J-F Kahn, je suis un militant pour l’Europe, aussi bien une Europe politique, une Europe de la défense, une Europe économique. Cela fait 35 ans que je suis un soutien inconditionnel de l’Europe avec tous les défauts qu’elle peut avoir. De plus j’ai au sein de mon Conseil municipal comme adjoint Julien Chenut, responsable du Mouvement Européen – Aube.

Ce label vise entre autre à rendre plus visible l’action de l’Union européenne au local. Pensez-vous pouvoir susciter l’intérêt de vos concitoyens ?

Oui, tout à fait. Alors il y a plusieurs axes.

Un premier axe, très important pour une ville comme la nôtre, est le soutien de nos dossiers par les fonds européens. C’est l’occasion d’expliquer qu’effectivement l’Europe c’est aussi ça : un soutien qui arrive jusqu’à notre territoire et qui permet de nous aider, de nous accompagner dans nos projets de développement sur un quartier sensible, sur une friche industrielle ou militaire… Et ça c’est du concret qui contribue à montrer que l’Europe est aussi présente sur nos territoires et pas seulement de la règlementation.

De plus, Pont Sainte-Marie est une ville de jumelages. On en a deux dont un avec une ville italienne et l’autre avec une arménienne. Sous cet angle, je pense que c’est un élément important pour parler positivement de l’Europe.

Par ailleurs, j’ai sur ma commune deux centres de formation d’apprentis et il se trouve que ces deux centres sont très impliqués dans les formations professionnelles en relation avec d’autres pays européens. Un des deux travaille beaucoup avec l’Allemagne dans le domaine de la mécanique, l’autre travaille avec des Suédois dans le domaine de l’électricité. Et donc tous les ans, une fois sur deux, des échanges sont organisés. Donc, y compris au niveau de l’enseignement et plus particulièrement au niveau de l’apprentissage, on a aussi cet aspect positif de l’Europe.

Ce label contient un volet pédagogique auprès des jeunes (écoles primaires, collèges, lycée). Estimez-vous ça faisable ?

Ça mérite qu’on en parle parce que l’on a un Conseil municipal enfants qui fonctionne très bien mais les enfants sont un petit peu frustrés. C’est pourquoi nous allons mettre en place un Conseil Municipal Jeunes qui va permettre de faire le lien avec les collégiens. Donc je pense que oui ça pourrait être un axe de travail.

Pont Sainte-Marie compte un peu plus de 5000 habitants. Quelles propositions de la charte vous semblent être les mieux adaptées aux enjeux concrets de votre commune ? Certains niveaux vous semblent peut être inaccessibles ?

Je ne sais pas, mais vous savez on est, certes, une ville de 5000 habitants mais en même temps aussi premier pôle européen du magasin d’usines. Sur ma commune, 60 000 mètres carrés de magasin d’usines attirent des Belges, des Luxembourgeois, des Allemands… Donc la taille de la ville ne me semble pas forcément être un handicap. Alors c’est sûr que si l’on compare à Nancy par exemple, ville à 2h de chez nous et très européenne, on ne pourra pas faire autant d’actions. Mais je veux dire qu’aucune action ne me semble impossible en tout cas. Nous devons faire preuve d’imagination et d’innovation.

Une étude a démontré que la plupart des labels accordés aux villes augmentent l’attractivité de celles-ci à hauteur de 20 à 30%. Pensez-vous que notre Label a le même potentiel ?

Je pense que oui. Nous sommes réputés dans notre département comme une commune innovante et engagée au niveau de l’environnement pour se démarquer des autres. On pourrait effectivement travailler davantage sur les questions européennes. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai signé la charte, car c’est un axe de mon programme municipal. Par exemple, parmi nos actions concrètes en ce sens, notre petit déjeuner annuel sur l’Europe. On y fait participer 100 à 150 personnes et de nombreux enfants. Voilà encore une action qui permet de sensibiliser à la notion européenne. Et puis après tout l’Europe c’est notre avenir, c’est notre espace de développement d’échanges privilégiés.

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