Un maire européen : épisode 2

Un maire européen : épisode 2

A l’approche des élections municipales, nous sommes allés à la rencontre des signataires du Label ville Européenne. Nous rappelons que le Label Ville Européenne agit à la manière des villes fleuries. Il récompense d’un à cinq drapeaux européens les communes s’engageant pour l’Europe. Une charte définit clairement les objectifs à atteindre dans variantes catégories (pédagogie, culture, information, …). Plus d’informations sur les plus de 100 signataires en suivant ce lien.

François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, est signataire du label.

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans le label Ville européenne à l’occasion des élections municipales ?

Pour moi le sujet européen fait partie, avec la jeunesse, des raisons de mon engagement politique. Je trouve que l’échelon local et en particulier municipal, est un très bon échelon pour montrer que l’Europe est importante pour nos sociétés, pour réussir nos grandes transitions qui sont à l’œuvre. Après tout, les  grandes transitions globales elles se font aussi à l’échelle locale. Et je l’ai fait parce que je veux être le maire d’une ville qui soit ouverte et tolérante et qui incarne les valeurs que porte le projet européen.

Il existe une multitude de labels, en qui celui-ci est-il pertinent pour vous ?

Ce label pour moi doit être positif, cela ne doit pas être un label « vous êtes pour ou contre l’Europe ». Le sujet n’est pas là. C’est de montrer qu’une ville de 20 000 habitants comme Louviers a besoin de l’Europe pour un certain nombre d’investissements structurants et peut, elle aussi contribuer à faire l’Europe, l’Europe de territoire. Moi je suis toujours dans quelque chose qui est toujours en réciprocité et donc une ville, par ses habitants, par leur talent, leur parcours, c’est aussi un outil de rayonnement de l’Europe.[…] Ça va dans les deux sens : le niveau local permet d’expliquer et faire fonctionner les projets politiques ambitieux développés au niveau des politiques.

Une synergie est-elle possible entre le niveau européen et celui local ?

Oui, en particulier pour un maire, c’est quelqu’un dont la parole est écoutée par les habitants et donc moi je vois ce label européen comme étant une fierté déjà pour la ville, de se dire : « on a une dimension européenne ». Alors on l’a déjà par des choses traditionnelles, des jumelages par exemple.  Mais au-delà de ça, ce label européen pour moi il est d’avantage au niveau des valeurs. Des valeurs d’ouverture, de progrès, moi je crois que la construction européenne est une véritable force de progrès dans le monde d’aujourd’hui. Donc en étant aussi Label Ville Européenne, je m’adresse aussi à la jeunesse, je m’adresse aussi aux générations futures.

Ce label a tout un volet pédagogique. Comment entraîner les élèves, les professeurs et les parents d’élèves dans cette démarche ?

Alors c’est quelque chose que nous faisons déjà. En tant que vice-président de la région Normandie en charge des affaires européennes,  j’ai monté un projet qui s’appelle « La Normandie pour la paix ». On expérimente donc les « classes bleues » pour la paix. Il existe des classes vertes, des classes de neige  et bien nous avons inventé, de manière tout à fait expérimentale les classes bleues.  Concrètement ce sont des lycéens qui partent une semaine à Bruxelles au mois de mai, on envoie une classe entière, ils vont visiter les institutions, assister à des exercices de simulation de démocratie européenne,  on va les emmener à Waterloo, on va les faire rencontrer des jeunes d’autres nationalités. Ça s’intègre complétement dans « Louviers, ville européenne.

Ça ne demande pas beaucoup d’argent, des aides existent,  ça demande de l’imagination, de la volonté d’expérimenter des choses. Moi je crois beaucoup plus à l’Europe des démonstrations concrètes qu’à l’Europe des conférences débats et des prospectus.

Ce label vous paraît-il accessible pour les villes de toute taille, y compris celles ne connaissant pas toutes les aides possibles apportées par l’Union européenne ?

Je pense qu’il faut d’abord ne pas demander à tout le monde de connaître tous les dispositifs. Il faut des techniciens bien formés dans les services, puis former les maires. Il y a beaucoup d’élus qui sont désemparés et qui ne demandent qu’à connaître et apprendre.  Je suis pour un cycle de formations qui va avec le statut de l’élu pour aussi dire « vous êtes élus, on vous emmène à Bruxelles, on vous montre, on vous fait rencontrer les gens pour démystifier les choses ».  Je l’ai fait avec quelques élus de mon territoire et ça change tout.

 

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