Nomination des « top jobs » européens : quel avenir pour l’Europe ? Décryptage d’Yves Bertoncini dans les médias

Le Sommet européen des 30 juin et 1er juillet dernier a dû être prolongé puisque les chefs d’États n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la nomination des « top jobs ». Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France décrypte dans les médias cette situation et ses conséquences sur l’avenir de l’Europe.

  • Yves Bertoncini dans 360 Sénat, sur Public Sénat : « Le rubik’s cube européen est très compliqué car le jeu est plus ouvert qu’avant »

Pour Yves Bertoncini, la nomination du successeur du Président de la Commission européenne constitue « un rubik’s cube européen très compliqué car le jeu est beaucoup plus ouvert qu’avant puisque désormais au Parlement européen il faut 3 ou 4 familles politiques pour former une majorité« . Une situation complexe qui a été d’avantage chamboulée par certains chefs d’Etats, selon Yves Bertoncini : « Emmanuel Macron a une responsabilité parce qu’il a contesté la règle du jeu, la règle du Spitzenkandidat« .

Il s’agit pourtant d’un règle simple, pour Yves Bertoncini qui explique le principe du Spitzenkandidat :  » le candidat qui arrive en tête tente sa chance« . Le PPE ayant obtenu la majorité au Parlement européen, le candidat Manfred Weber (PPE) a revendiqué la présidence de la Commission européenne. Mais le Président du Mouvement Européen – France précise que Manfred Weber n’avait que très peu de chances d’y arriver :  » il était positionné très à droite de la coalition qu’il faut former, mais nous sommes allés un peu fort pour le faire tomber, ce qui a crispé le PPE et les Allemands ».

  • Yves Bertoncini dans Inside sur BFM Business « Les Allemands ont eu le sentiment qu’Emmanuel Macron critiquait les règles du jeu »

Pour Yves Bertoncini l’échec des négociations au soir du deuxième jour du Sommet européen offre « un spectacle désolant, celui de la désunion européenne« . Il explique que cet échec provient de deux phénomènes :

– Première raison pour Yves Bertoncini, la complexité du processus de nomination : « on ne nomme pas seulement le Président de la Commission européenne, il y a un paquet avec le Président du Conseil, le Président du Parlement européen, le Haut Représentant aux affaires étrangères, le Président de la BCE« . Ce pluralisme de postes au sein du processus de nomination engendre des complexités, selon Yves Bertoncini, qui précise que « nous devons donc combiner des équilibres partisans, géographiques et paritaires« . Pourtant, le Président du Mouvement Européen assure que cette fois-ci la situation est plus compliquée : en cause, la diversité partisane au Parlement européen mais également au Conseil européen « très divisé puisque les cinq plus grands pays de l’Union européenne sont dirigés par cinq partis différents, ce qui est totalement inédit« .

– La deuxième raison de cet échec pour le Président du Mouvement Européen résulte dans l’attitude d’Emmanuel Macron qui a contesté les règles du jeu du Spitzenkandidat : « Manfred Weber a été bloqué par principe, mais les Allemands et d’autres ont eu le sentiment qu’Emmanuel Macron contestait la règle même du Spitzenkandidat et voulaient que Weber ait au moins le droit de tenter sa chance »

Retrouver l’intégralité de son intervention sur bfmbusiness.bfmtv.com de 35:00 à 44:00

 

  • Yves Bertoncini dans 28 minutes sur Arte : Sommet européen : « c’est le Rubik’s cube européen, cinq postes clés qu’il faut ordonner sur la base d’équilibres complexes »

Si le Sommet européens extraordinaire porte essentiellement sur la nomination des postes clés européens, le contenu politique n’est pas exclu des discussions européennes, Yves Bertoncini précise d’ailleurs que « le Conseil européen s’est entendu sur une feuille de route stratégique, tout comme les quatre groupes principaux au Parlement européen qui essaient de se mettre d’accord sur une plateforme« .

Cela dit, Yves Bertoncini explique que l’objectif des négociations en cours à Bruxelles est d’abord de choisir les chefs d’orchestres : « il faut désigner des personnes pour mettre en œuvre cette feuille de route : c’est le rubik’s cube européen, cinq postes clés qu’il faut ordonner sur la base d’équilibres complexes » . Pourtant, il précise que lors de la nomination du dernier Président de la Commission, le principe du Spitzenkandidat avait été appliqué et respecté ce qui n’est pas le cas aujourd’hui : « Ce système a été contesté y compris par Emmanuel Macron qui ne joue plus au rubik’s cube mais au chamboule-tout ce qui tend l’atmosphère et rend le compromis plus compliqué à trouver »

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  • Yves Bertoncini dans « Les Voix de l’Info » sur CNEWS : « nous n’avons jamais connu cet éparpillement politique »

C’est un jeu compliqué, pour Yves Bertoncini, que la nominations des « top jobs » européen. Pourtant, la situation est d’autant plus complexe aujourd’hui parce que le jeu est beaucoup plus ouvert. Le Président du Mouvement Européen explique jusqu’à présent « il y avait deux grandes familles politique qui dominaient le Parlement européen, le Parti populaire européen et les Sociaux démocrates« . Or depuis les élections européennes du 26 mai 2019, la donne a changé, Yves Bertoncini précise « qu’il faudra au moins trois familles politiques pour dégager une majorité au Parlement européen, dont celle d’Emmanuel Macron, les Libéraux démocrates et peut-être les Verts en appui« .

Tandis que du coté du Conseil européen, le Président du Mouvement Européen souligne qu’il y a une forme d’équilibre : « il y a 9 chefs d’États conservateurs, 8 qui sont Sociaux démocrates et 7 qui sont Libéraux démocrates, nous n’avons jamais connu cet éparpillement politique« . C’est une bonne chose, selon Yves Bertoncini, qui précise toutefois que ce pluralisme explique la difficulté à se mettre d’accord.

Mardi 02 juillet

  • Yves Bertoncini dans « Les Voix de l’Info » sur CNEWS : Sommet européen  » un casting qui brille par son originalité »

Yves Bertoncini souligne que la composition du quatuor des postes clés dépend en partie des élections, ce qui explique l’absence des souverainistes : « Des élections ont eu lieu , les Européens ont parlé : si les souverainistes avaient gagné ces élections ils seraient nommés dans les principaux poste« .  Pour le Président du Mouvement Européen, si les souverainistes ne sont pas autour de la table des négociations, c’est parce qu’ils sont en marge et divisés entre eux : « c’est un casting qui reste dans le champs des pro-européens parce que les peuples l’ont décidé« .

Pour Yves Bertoncini, à l’issu de ces négociations, ce qui retient l’attention ce sont les nominations des deux postes importants : « à la présidence de la Commission européenne, c’est une femme, une allemande et à la présidence de la BCE c’est une autre femme, une française« . Il rappelle cependant que « Madame Von Der Leyen devra être confirmée par le Parlement européen dans les deux semaines à venir« . Pour lui, après de longues tractations qui ont montré de sérieuses divergences, le casting résulte plutôt « d’un accord poussif » que d’un accord positif comme l’a déclaré Emmanuel Macron.

Le Président du Mouvement Européen a conclu son intervention en précisant que les décisions européennes sont lente mais qu’il faut savoir « construire patiemment cette Europe dans un monde ou nous ne sommes plus le centre du monde et face à des défis comme le changement climatique, des défis de sécurité collective, des défis économiques« . Il a notamment rappelé qu’il nous fait « nous unir d’avantage même si l’union est un combat qui n’est pas facile a gagner et qui n’est pas terminé parce que c’est un combat de tous les jours« .