On a suivi l’équipe de la Maison de l’Europe de Lot-et-Garonne, membre du Mouvement Européen à travers la Fédération des Maisons de l’Europe, dans l’une de ses multiples interventions pédagogiques réalisées à travers le département pour sensibiliser les jeunes à la citoyenneté et au fonctionnement de l’Union européenne.
« Ça veut dire quoi être discriminé ? » A cette question posée par Stefania, animatrice de la Maison de l’Europe, les élèves du lycée agricole de Bergerac (Dordogne) répondent par des exemples liés à la nationalité, au lieu de naissance ou encore au handicap.
La lutte contre les discriminations au cœur du projet européen ?
« Et en tant que citoyens européens, vous êtes protégés contre les discriminations ? » Face aux interrogations de la classe, Stefania revient sur les valeurs de la construction européenne. Et notamment son engagement dès le Traité de Rome en 1957 à lutter contre les discriminations. Le dialogue se tient à la veille de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars. Il donne lieu à un premier débat sur les écarts de salaire entre hommes et femmes dans l’Union européenne. La Roumanie se distingue dans le domaine – à la surprise des élèves – avec 4,5% d’écart salarial moyen. La France a par contre encore du chemin à parcourir avec un taux de 15,7% (Eurostat, 2015).
L’Union européenne tend à protèger les citoyens européens des discriminations. L’article 21 de sa Charte des droits fondamentaux (2000) précise qu’est « interdite toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales … ». Cette base juridique prend une forme concrète sur le territoire avec le financement de plusieurs projets d’inclusion ou encore la présence en région du délégué territorial du Défense des droits. Il représente la version française de l’organisme de protection national que chaque Etat membre de l’Union doit avoir sur son territoire.
L’équipe de la Maison de l’Europe passe à travers les groupes pour aider les élèves à formuler leurs propositions.A la suite de cette première session d’échanges, Dominique Bezolles-Delanis, Directrice de la Maison de l’Europe, fait passer les élèves à un cas pratique. Face à un « nuage » de questions, ils s’interrogent en groupe sur les valeurs et les actions qu’ils souhaitent voir l’Europe porter en termes de lutte contre les discriminations. Dans la transition, elle commente l’action du jour : « l’intervention a pour objectif d’apporter des connaissances et de faire échanger les élèves entre eux, à la fois sur ce sujet d’actualité – les discriminations et l’égalité hommes-femmes – et sur le fonctionnement de l’Union européenne ».
« Penser à ce que l’on voudrait pour l’Europe dans le futur »
A la première table, un élève illustre le positionnement de son groupe : « en France on est plutôt épargnés, mais imaginez qu’un jour quelqu’un souhaite revenir en arrière. Il faut qu’on sécurise au maximum les acquis au niveau européen ».
Au milieu des rayons du Centre de Documentation, deux élèves poursuivent le débat :
– « On propose une Constitution européenne où on garantit l’égalité des citoyens.
– Mais ça na marchera jamais une Constitution.
– Oui, mais c’est une bonne idée ! C’est important de penser à ce que l’on voudrait pour l’Europe dans le futur. »
Les lycéens de Bergerac poursuivent les échanges et mettent en commun leurs idées. L’équipe de la Maison de l’Europe revient sur les dispositifs de protection existants au niveau local, national et européen et ouvre le débat sur les moyens à mettre en œuvre pour réaliser certaines propositions.
Certains des lycéens présents voteront pour la première fois aux élections européennes du printemps 2019. Ils commencent ainsi dès maintenant à se renseigner sur la mission du Parlement européen. La documentaliste du lycée et Dominique Bezolles concluent par ailleurs la séance en réfléchissant déjà à une future intervention sur le sujet.
L’équipe de la Maison de l’Europe reprend rapidement la route et poursuit sa journée à Bergerac. Ses membres ont rendez-vous au forum d’orientation pour sensibiliser le public aux opportunités de mobilité internationale qui existent en Europe. Le soir même, ils organisent un débat « Polka » – une méthode d’échanges horizontale où chacun peut prendre la parole – sur la transition énergétique en Europe au café littéraire du centre-ville.