Un maire européen : épisode 1
A l’approche des élections municipales, nous sommes allés à la rencontre des signataires du Label ville Européenne. Nous rappelons que le Label Ville Européenne agit à la manière des villes fleuries. Il récompense d’un à cinq drapeaux européens les communes s’engageant pour l’Europe. Une charte définit clairement les objectifs à atteindre dans variantes catégories (pédagogie, culture, information, …). Plus d’informations sur les plus de 100 signataires en suivant ce lien.
Victor Provôt, maire de Thiron Gardais, est signataire du label
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans le label Ville européenne à l’occasion des élections municipales ?
Tout d’abord parce que je suis européen. Européen convaincu que l’Union Européenne est une bonne chose pour l’Europe, la France et ses territoires. J’ai ainsi toujours eu à cœur de valoriser l’Europe auprès de la population, à travers le jumelage, des événements ou encore notre bulletin communal. Je suis au conseil d’administration de l’Association Française du Conseil des Communes et Régions d’Europe (AFCCRE). Je participe à la commission Europe du Parlement Rural Français. La signature de cette charte correspond à mes valeurs et ne fait que renforcer les actions que nous mettons en œuvre.
Il existe une multitude de labels, en qui celui-ci est-il pertinent pour vous ?
Le label est une reconnaissance de la réussite de politiques locales menées. Cela vient gratifier un travail (pour nous beaucoup de temps bénévole) et serait une récompense et un encouragement. Il assiérait des valeurs partagées. Cependant, si label officiel il y a, il faut tenir compte de la taille des collectivités (l’implication) et être audacieux dans les critères de sélection. Car sinon ce label sera attribué à toutes les métropoles et « grandes collectivités ».
Thiron-Gardais comptait un peu moins de 1000 habitants en 2019. Quelles propositions de la charte vous semblent les mieux adaptées aux enjeux concrets de votre commune ?
Notre village est né autour de l’ancienne abbaye mère de l’ordre de Tiron, qui a essaimé dans tout le quart Nord-Ouest de l’Europe. Thiron-Gardais est donc un réseau européen depuis 900 ans. Le Patrimoine de Thiron-Gardais est européen et je pense que l’Europe fait partie de nous. Il est dans notre ADN, faut-il encore l’exprimer, le montrer et le valoriser. Le drapeau européen flotte depuis longtemps au fronton de notre mairie et de nos écoles, comme sur notre Place de l’Europe. Nous communiquons régulièrement sur l’Europe dans notre bulletin communal et nous avons une commission Europe au sein du conseil municipal. Nous souhaitons aussi créer des projets de coopération avec notre ville jumelle ou d’autres villes d’Europe, accueillir des services volontaires européens, des chantiers jeunes européens, organiser une rencontre autour des « Ruralités européennes ».
Ce label a tout un volet pédagogique. Comment entraîner les élèves, les professeurs et les parents d’élèves dans cette démarche ?
Les actions de sensibilisation que nous pouvons mener passeront probablement par le Conseil Municipal des Enfants. Nous finançons le voyage de ses membres afin qu’ils participent à la prochaine rencontre du jumelage à Ebenweiler. Nous essayons aussi d’organiser un voyage scolaire et un échange avec notre école et des villes écossaises. […] Et nous avons également déjà travaillé sur des projets d’échanges artistiques avec l’école de Thiron-Gardais et celle de Saint-Dogmaëls au Pays de Galles, les deux écoles ont fournis des dessins représentants leurs villages et une artiste a réalisé un « Batik » représentant une mosaïques des dessins des écoliers français et gallois. Le « batik » est exposé aujourd’hui dans la médiathèque de Thiron-Gardais.
L’objectif premier de ce label est d’informer sur les apports de l’Union européenne dans les territoires. Pensez-vous parvenir à susciter l’intérêt de vos concitoyens à cet aspect souvent méconnu ?
On ne parle pas assez des projets ou actions qui sont réalisés tous les jours grâce aux fonds européens. Même quand le Conseil Départemental ou Régional nous attribue des fonds, ce sont souvent des fonds européens, mais ce n’est pas dit, et c’est bien dommage. Les fonds les plus connus sur nos territoires ruraux sont probablement Leader+ ou Erasmus. Mais il faut encore les valoriser et montrer leur impact sur nos territoires. Il faut continuer à toujours plus communiquer sur ce que nous apporte au quotidien l’Union européenne. On entend trop souvent les détracteurs qui parle haut et fort sur le fait qu’elle n’apporte que des tracas et l’on parle trop peu de ses bienfaits.
L’Union européenne est en réalité beaucoup plus présente que l’on ne pense, que ce soit dans l’action sociale, les mobilités, les services, les bâtiments… Elle nous entoure sans qu’on ne sache. Les gens adhèrent si on leur explique, c’est souvent long, mais il faut justement expliquer que l’Europe, oui ce n’est pas toujours simple, oui, c’est éloigné mais aussi tout autour de nous. On a tendance à rejeter l’Europe parce qu’on ne la connait pas et c’est tout l’enjeu de l’Union Européenne, mieux connaitre l’autre, pour mieux vivre ensemble et respecter les différences. « Unis dans la diversité ».
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