Un sondage d’opinion commandé par le Mouvement Européen – International montre que plus de la moitié des Européens soutiennent une coopération militaire renforcée et la création d’une armée européenne.
Avec l’évolution rapide du paysage géopolitique depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’ombre que Trump fait planer sur la coopération transatlantique, le débat autour de la défense européenne et de la sécurité en Europe s’est intensifié.
Afin de mieux comprendre la position de nos concitoyens dans ce débat, le Mouvement Européen International a commandé une enquête d’opinion pour mesurer les attitudes à l’égard de la coopération en matière de sécurité et de défense. La cohérence du soutien à la démocratie et les attitudes à l’égard de l’Union européenne et de ses institutions ont également été analysées.
Le sondage a été réalisé en juin 2025 dans sept États membres de l’Union européenne (Allemagne, France, Pologne, Roumanie, Italie, Espagne et Suède). Pour prendre connaissance de l’intégralité des résultats et de la méthodologie utilisée, télécharger le document de l’enquête : Sondage sur la défense européenne – Juin 2025
Soutien à la démocratie et enjeux internationaux
A peine plus d’un tiers (36 %) des personnes interrogées sont cohérents dans leur soutien à la démocratie selon le questionnaire élaboré dans le cadre de cette enquête. Les répondants en Suède (52 %), en Allemagne (42 %) et en Italie (42 %) étant les plus représentés dans cette catégorie. Seuls 30 % des Français sont cohérents dans leurs réponses, démontrant ainsi la faible conscience de la population des principes fondamentaux, des conditions et des enjeux de nos régimes démocratiques.
En ce qui concerne les enjeux internationaux, les personnes interrogées sont majoritairement d’accord pour dire que leur pays doit être actif sur la scène internationale afin de protéger leur intérêt national et promouvoir la paix et la prospérité (80 %). Si plus de la moitié des Européens (un peu moins de la moitié des Français), sont prêts à faire des sacrifices pour que leur pays œuvre davantage pour la paix et la prospérité dans le monde (58 %), deux tiers des sondés donnent encore la priorité à leurs intérêts nationaux, même s’ils entrent en conflit avec les intérêts d’autres pays (65 %). Cela révèle des attitudes tout aussi contradictoires que celles observées ci-dessus à l’égard de la démocratie.
Connaissance de l’Union européenne et de ses institutions
La plupart des personnes interrogées affirment connaître et comprendre l’Union européenne, trois sur cinq (61 %) déclarant en savoir suffisamment. Si l’on examine chaque institution individuellement, la moitié des personnes interrogées déclarent bien connaître le Parlement européen (51 %) et la Commission européenne (46 %), mais seulement une sur cinq (22 %) en disent autant à propos de l’Agence européenne de défense (AED).
La notoriété des personnalités politiques de l’Union européenne reflète une tendance similaire. Près de la moitié (49 %) des personnes interrogées déclarent connaître Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, mais seulement un peu plus d’une personne sur dix (14 %) en disent autant de Kaja Kallas, Vice-Présidente de la Commission européenne, Haute-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Encore moins de répondants, moins d’un sur dix (8 %), déclarent connaître le commissaire à la défense et à l’espace, Andrius Kubilius.
Plus de la moitié des personnes interrogées déclarent que l’adhésion à l’Union européenne a eu un impact positif sur leur pays dans son ensemble (56 %), tandis qu’un peu moins de la moitié affirment qu’elle a eu un impact positif pour elles personnellement (48 %). Les impacts positifs les plus significatifs pour les personnes interrogées sont la possibilité de voyager librement (65 %) et le sentiment d’être plus en sécurité (52 %).
Défense commune et sécurité européenne
Dans la seconde partie de l’enquête, les personnes interrogées associent le plus souvent le terme « défense et sécurité » aux forces et opérations militaires (62 %), à la lutte contre le terrorisme (57 %) et aux alliances internationales (53 %). Cependant, des éléments moins traditionnels de la défense et de la sécurité, tels que le contrôle des frontières et la gestion de l’immigration (53 %) et la cybersécurité (52 %), obtiennent également des scores élevés.
Plus de la moitié des personnes interrogées (52 %) pensent que leur pays devrait rechercher un équilibre entre leurs intérêts nationaux et une coopération renforcée au sein de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité, tandis qu’un tiers (34 %) pensent que leur pays devrait privilégier ses intérêts nationaux avant tout. Les personnes interrogées qui souhaitent que leur pays renforce sa collaboration au sein de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité sont les plus susceptibles de vouloir y parvenir par le biais de l’élaboration d’une politique commune de défense et de sécurité (56 %, classées de 1 à 5), d’efforts conjoints pour lutter contre le terrorisme (47 %) et d’une collaboration dans le domaine des opérations militaires et de la formation (45 %).
Le soutien à de nouvelles initiatives de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité est particulièrement élevé. Plus de la moitié des personnes interrogées sont favorables à la création d’une armée européenne sous un commandement unifié (56 %). Ce sont 54 % des Français qui se prononcent en ce sens. Les répondants sont aussi majoritairement favorables à la mise en place d’initiatives communes pour lutter contre les campagnes de désinformation (66 %). Ils soutiennent également un plan européen de soutien à l’Ukraine dans la guerre (56 %) et souhaitent l’amélioration des relations entre l’UE et les États-Unis (63 % des sondés contre 56 % des Français).
Les personnes interrogées qui soutiennent la création d’une armée européenne (56 %) souhaiteraient que cela se fasse notamment par la création d’une industrie de défense commune de l’Union européenne (50 %), le partage de renseignements (50 %) et la mise en place de bases militaires communes (48 %). Un peu moins de la moitié souhaiterait la création d’une armée européenne unique rassemblant les forces nationales pleinement intégrées (46 %), tandis que moins d’un tiers accepterait que des soldats de l’Union européenne soient envoyés en mission à l’étranger (31 %).
Les personnes interrogées qui soutiennent la création d’un plan européen commun pour la guerre en Ukraine aspirent à des négociations diplomatiques pour un cessez-le-feu (57 %), plus de sanctions économiques contre la Russie (55 %) et une aide humanitaire renforcée pour l’Ukraine (50 %).
Traduit librement de l’anglais à partir du document du Mouvement Européen – International.
Pour prendre connaissance de l’intégralité des résultats et de la méthodologie utilisée, télécharger le document de l’enquête : Sondage sur la défense européenne – Juin 2025
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