Démocratie et coopération européenne en matière de sécurité et de défense

 

 

Un nouveau sondage d’opinion réalisé par le Mouvement Européen – International montre un soutien important en faveur de la coopération militaire européenne, mais un faible soutien en faveur de la démocratie.

Avec l’évolution rapide du paysage géopolitique depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’ombre que Trump fait planer sur la coopération transatlantique, le débat autour de la défense et de la sécurité européennes s’est intensifié.

Afin de mieux comprendre la position de nos concitoyens dans ce débat, le Mouvement Européen International a commandé un sondage d’opinion pour mesurer les attitudes à l’égard de la coopération en matière de sécurité et de défense. La cohérence du soutien à la démocratie et les attitudes à l’égard de l’Union européenne et de ses institutions ont également été analysées.

Le sondage a été réalisé en juin dans sept États membres de l’Union européenne (Allemagne, France, Pologne, Roumanie, Italie, Espagne et Suède).

Pour consulter l’intégralité des résultats et la méthodologie utilisée :

Démocratie, affaires internationales et Union européenne : 

Seul un peu plus d’un tiers (36 %) des personnes interrogées se déclarent systématiquement favorables à la démocratie, les répondants en Suède (52 %), en Allemagne (42 %) et en Italie (42 %) étant les plus susceptibles d’entrer dans cette catégorie. Les espagnols sont les moins susceptibles d’être systématiquement favorables à la démocratie (25 %).

En ce qui concerne les attitudes à l’égard des affaires internationales, les personnes interrogées sont davantage susceptibles d’être d’accord pour dire que leur pays devrait être actif sur la scène internationale afin de protéger les intérêts nationaux et de promouvoir la paix et la prospérité (80 %). Néanmoins, deux tiers (65 %) sont d’accord pour dire que leur pays devrait donner la priorité aux intérêts nationaux, même si cela entre parfois en conflit avec les intérêts d’autres pays. Cela suggère des attitudes tout aussi contradictoires que celles observées ci-dessus à l’égard de la démocratie.

La plupart des personnes interrogées affirment connaître et bien comprendre l’Union européenne, trois sur cinq (61 %) déclarant en savoir au moins assez. Si l’on examine les institutions individuellement, environ la moitié des personnes interrogées déclarent connaître et bien comprendre au moins assez le Parlement européen (51 %) et la Commission européenne (46 %), mais seulement une sur cinq (22 %) en dit autant de l’Agence européenne de défense (AED).

La notoriété des personnalités politiques de l’Union européenne reflète une tendance similaire. Près de la moitié (49 %) des personnes interrogées déclarent connaître et avoir une connaissance au moins moyenne d’Ursula von der Leyen (Présidente de la Commission européenne), mais seulement un peu plus d’une personne sur dix (14 %) en dit autant de Kaja Kallas (haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Présidente de la Commission européenne). Encore moins de répondants, moins d’un sur dix (8 %), déclarent connaître et avoir au moins une connaissance raisonnable du commissaire à la défense et à l’espace, Andrius Kubilius.

Plus de la moitié des personnes interrogées déclarent que l’adhésion à l’Union européenne a eu un impact positif sur leur pays dans son ensemble (56 %), tandis qu’un peu moins de la moitié affirment qu’elle a eu un impact positif sur elles personnellement (48 %). Les impacts positifs les plus significatifs pour les personnes interrogées sont la possibilité de voyager librement (65 %) et le sentiment d’être plus en sécurité (52 %).

Défense et sécurité : 

Les personnes interrogées associent le plus souvent le terme « défense et sécurité » aux forces et opérations militaires (62 %), à la lutte contre le terrorisme (57 %) et aux alliances internationales (53 %). Cependant, des éléments moins traditionnels de la défense et de la sécurité, tels que le contrôle des frontières et la gestion de l’immigration (53 %) et la cybersécurité (52 %), obtiennent également des scores élevés.

Plus de la moitié des personnes interrogées (52 %) pensent que leur pays devrait rechercher un équilibre entre les intérêts nationaux et la collaboration au sein de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité, tandis qu’un tiers (34 %) pensent que leur pays devrait privilégier ses intérêts nationaux avant tout. Les personnes interrogées qui souhaitent que leur pays renforce sa collaboration au sein de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité sont les plus susceptibles de vouloir y parvenir par le biais de l’élaboration de politiques communes de défense et de sécurité (56 %, classées 1 à 5), d’efforts conjoints pour lutter contre le terrorisme (47 %) et d’une collaboration dans le domaine des opérations militaires et de la formation (45 %).

Interrogés sur leur soutien à d’éventuelles initiatives de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité, les répondants sont majoritairement enclins à se déclarer favorables à la mise en place d’initiatives communes pour lutter contre les campagnes de désinformation (66 %) et à l’amélioration des relations entre l’UE et les États-Unis (63 %). Le soutien à une plus grande collaboration militaire/de défense est également élevé, plus de la moitié des personnes interrogées étant favorables à la création d’un plan commun de l’Union européenne permettant aux États membres de travailler ensemble spécifiquement sur la guerre en Ukraine (56 %) et à la création d’une armée européenne commune sous un commandement commun (56 %).

Les personnes interrogées qui soutiennent la création d’une armée européenne commune souhaiteraient que cela se fasse par la création d’une industrie de défense commune de l’Union européenne (50 %), le partage de renseignements (50 %) et la mise en place de bases militaires communes (48 %). Un peu moins de la moitié souhaiterait la création d’une armée européenne unique avec des forces nationales pleinement intégrées (46 %), tandis que moins d’un tiers souhaiterait que des soldats de l’Union européenne soient envoyés en mission à l’étranger (31 %). ​

Les personnes interrogées qui soutiennent la création d’un plan européen commun pour la guerre en Ukraine sont plus enclines à souhaiter davantage de négociations diplomatiques pour un cessez-le-feu (57 %), des sanctions économiques contre la Russie (55 %) et une aide humanitaire (50 %) que des actions militaires telles que la fourniture d’armes plus avancées et plus puissantes à l’Ukraine (39 %) ou l’envoi de soldats de l’Union européenne au combat (13 %).

Traduit de l’anglais à partir de la newsletter du Mouvement Européen – International.

 

Retrouvez les propositions du Mouvement Européen – France :