Yves Bertoncini sur Public Sénat : « des champs de coopération sont à explorer » avec la Turquie

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Yves Bertoncini aux côtés du sénateur Jean Bizet sur Public Sénat le 27 mars 2018

Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, était l’invité de l’émission Sénat 360 sur Public Sénat pour analyser la venue du Président turc Recep Tayyip Erdogan en Bulagrie en vue d’un sommet Union européenne – Turquie. Les sénateurs Jean Bizet (LR) et Rémi Feraud (PS) ainsi que Shoshana Fine, docteur associée au CERI, était également présents sur le plateau.

Le Président du Mouvement Européen pointe le besoin de maintenir et de renforcer nos liens avec la Turquie, la Bulgarie jouant ainsi « le rôle de pont » entre l’Union européenne et son voisin. Des échanges inscrits dans l’accord migratoire UE – Turquie, un accord qui entre dans le domaine de la « realpolitik » pour Yves Bertoncini. Le dialogue avec Ankara est néanmoins compliqué par la « dérive autoritaire » du régime turc sur le plan intérieur et sur le plan extérieur « l’action de R. Erdogan lorsqu’il s’en prend aux kurdes ».

Migrations, visas et unions douanières : leviers de négociation

R. Erdogan « a classé lui-même le dossier de l’adhésion à l’Union européenne » analyse le Président du Mouvement Européen, soulignant la dérive autoritaire du régime d’Ankara. « D’autres champs de coopération sont néanmoins à explorer avec lui, au-delà de l’accord migratoire, telle que l’union douanière, la Turquie étant dans une forme d’interdépendance avec l’Europe ».

Suivez le débat sur le sommet UE – Turquie à partir de 58:06

Une autre demande turque se centre sur les visas accordés à ses ressortissants, pour « faire de courts voyages en Europe, faire des affaires et maintenir le contact entre les sociétés civiles » pointe Yves Bertoncini, qui y voit « un levier » pour les européens dans leurs rapports avec le leader turc.

En parallèle, R. Erdogan utilise lui le « levier migratoire » vis-à-vis des européens, « en disant, on a un accord et si jamais vous me critiquez trop, je lâche les vannes » pour Yves Bertoncini. « Et en effet, ce n’est pas joli à voir, mais les européens modèrent leurs critiques pour cette raison-ci » complète-t-il.

Moral et intérêt stratégique en Syrie

« Plus largement, c’est sur le conflit syrien qu’il faut engager le fer. Pour des raisons morales et pour protéger nos intérêts stratégiques. Il faut faire sortir la Turquie de son double-jeu : ce n’est pas possible qu’elle pactise ainsi avec des groupes djihadistes ». Un dossier dans lequel « l’implication du Président des Etats-Unis » serait décisive note le Président du Mouvement Européen.