Dans moins de deux semaines, les parlementaires britanniques seront amenés à se prononcer sur l’accord du Brexit signé dimanche 25 novembre dernier par les dirigeants européens. Il fixe un cadre de sortie pour le Royaume-Uni, règle certaine questions, comme celle du statut des citoyens européens installés outre-Manche ou encore la facture à régler par la Grande Bretagne. Il prévoit également une période de transition jusqu’à fin 2020 pour négocier les futures relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen –France était invité sur Europe 1 pour commenter la situation les récents évènements.
Yves Bertoncini explique que l’accord « acte le divorce qui fait suite au référendum d’il y a deux ans, et définit les conditions dans lesquelles ce divorce doit avoir lieu ». Mais il y a aussi une déclaration politique sur les relations futures. En effet, le Président du Mouvement Européenprécise que même si le Royaume-Uni ne sera plus membre de l’Union européenne, il gardera avec l’Europe des relations commerciales, et établira des partenariats, notamment en matière de sécurité. En revanche, tout cela ne sera négocié que durant les prochaines années.
Les pays européens sont-ils affaiblis par cette crise ?
Pour Yves Bertoncini, le Brexit devrait être une raison de renforcer l’unité européenne et un moteur de cohésion entre les 27 pays restants : « L’idée que l’Union fait la force, que portent les militants du Mouvement Européen, devrait conduire les Européens à s’unir d’avantage ». Les euroscepticismes et ce que le Président du Mouvement Européen appelle « la crise de copropriétaires » pourraient s’atténuer face à l’ampleur des enjeux extérieurs et la nécessité d’une forte cohésion pour y faire face.
En effet, Yves Bertoncini rappelle que les Européens ne représentent plus que 6% de la population mondiale.. Par ailleurs, les enjeux extérieurs, le terrorisme, la dérégulation économique, l’attitude de Trump et Poutine menacent les Européens : « Beaucoup de défis nous sont lancés donc il faut les relever ensemble » affirme-t-il.
Le Brexit : perte tragique ou amputation bénéfique ?
Pour certains, le Brexit est vu comme bénéfique, parce qu’il permet de débarrasser l’Europe d’un Etat qui n’était pas en phase avec le projet européen, mais pour le Président du Mouvement Européen, « c’est surtout la perte d’un acteur important, notamment sur des sujets déterminants aujourd’hui, en matière de sécurité collective par exemple». Cependant, il considère que ce n’est pas une raison valable pour baisser les bras car « en vue des Elections européennes il faut se concentrer sur les défis à relever à 27 ».