Après le refus du Président italien Serge Mattarella de valider la nomination de Paolo Savona – connu pour sa critique de la monnaie unique – au poste de ministre des finances, la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles ont renoncé à former un gouvernement. Interviewé en UNE de l’Opinion, Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, analyse les conséquences de cette crise politique et préconise aux responsables européens de respecter une stricte neutralité dans leurs commentaires.
« La meilleure chose que l’Union européenne a à faire à court terme est de se taire »
« La meilleure chose que l’Union européenne a à faire à court terme est de se taire, note Yves Bertoncini. Ce qui est en train de se jouer en Italie est un débat italo-italien ». Une façon selon lui d’éviter les critiques des eurosceptiques. « Moins l’Europe s’en mêle, mieux c’est. Sinon elle va endosser le masque du tortionnaire qui refuse que les aspirations démocratiques s’expriment. »
Gestion de la dette : envoyer un message d’espoir aux Italiens
Sur l’aspect financier et la gestion de l’importante dette italienne, le Président du Mouvement Européen propose d’envoyer « un signal d’espoir qui serait en phase avec l’aspiration des Italiens de sortir par le haut, sans pour autant empêcher la discipline ». C’est-à-dire continuer à se conformer au Pacte de stabilité et au traité budgétaire pour la dette actuelle mais revenir à la proposition de « mutualiser partiellement la gestion de de la vieille dette, qui est liée à l’ancien système ».
Le devoir de solidarité des États membres sur la question migratoire
Cette méfiance envers l’Europe peut également s’expliquer par le sentiment d’abandon des citoyens italiens sur la question migratoire. Actuellement, le règlement de Dublin rend chaque Etat membre responsable du traitement d’une demande d’asile et la plupart des pays européens s’opposent à un éventuel mécanisme de répartition « correcteur » avancé par la Commission européenne. Yves Bertoncini insiste sur l’importance de soutenir l’Italie sur cette question : « le déficit de confiance –sur le contrôle des frontières- envers la Grèce et l’Italie est en train de se résorber : l’heure est maintenant venue, pour les autres pays, d’assumer leur devoir de solidarité ».
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