Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, analyse l’arrivée au pouvoir de la Ligue et du Mouvement Cinq Etoiles en Italie ainsi que les conséquences pour l’Union Européenne dans Libération.
Pour le Président du Mouvement Européen, l’alliance gouvernementale formée entre les deux partis n’est pas europhobe : « leur principale cible, c’est le système politique romain, bien avant Bruxelles ». Au Brexit, il préfère la comparaison avec la crise grecque, « ils sont dans une situation ambiguë, un peu comme A. Tsípras, qui avait engagé une épreuve de force avec l’UE ».
« Pas de majorité europhobe » en Italie
« J’ai l’impression que les Italiens sont devenus extrêmement eurosceptiques mais qu’il n’y a pas de majorité europhobe » analyse Yves Bertoncini qui craint de voir « les crises de copropriétaires » s’aggraver entre les Européens. « Les Italiens vont être sur des positions dures, avec des demandes très fortes, par exemple pour davantage de solidarité en matière migratoire. »
« L’Italie en première ligne dans la crise migratoire »
Le dossier migratoire est au cœur des problématiques soulevées par le vote contestataire des Italiens. Pour Yves Bertoncini, « les Européens ont une part de responsabilité mais elle n’est pas la première. Ils auraient dû être davantage solidaires mais pour cela il aurait fallu qu’ils aient confiance dans les Italiens. Or il y avait par exemple un fort soupçon que les Italiens laissaient passer les migrants qui arrivaient sur leurs côtes. »
Le futur gouvernement italien affiche aujourd’hui le souhait de mieux contrôler les frontières extérieures de l’UE, ce qui n’est pas contradictoire avec la position européenne comme le rappelle Yves Bertoncini. « Il n’y aura pas forcément d’antagonisme, sur les enjeux migratoires et l’aide à apporter à l’Italie en Méditerranée, à travers des accords avec la Libye et les pays du Sahel ».
Un risque pour Emmanuel Macron
« Sans l’Italie, après la Pologne, la partie commence à devenir difficile » pour le plan de relance européen d’Emmanuel Macron selon le Président du Mouvement Européen. Il pointe notamment certains points d’accord entre les gouvernements français et italiens, sur la solidarité avec l’Italie face à la crise migratoire, l’action européenne dans le Sahel ou encore la remise en cause du « prétendu ‘fétichisme’ allemand sur les comptes publics ».
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