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Un euro numérique pour tous

Le Mouvement Européen-France a co-organisé avec la Cité de l’Économie une conférence sur l’euro numérique le 21 juin 2022. Cet événement a réuni des personnalités comme François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne et vice-présidente de la Commission ECON du Parlement européen et Nadia Filali, directrice des programmes blockchain et crypto-actifs de la Caisse des Dépôts.

Il y a vingt ans, les particuliers accédaient à l’euro numéraire : les billets et pièces émis par la banque centrale. Cette année, cette monnaie célèbre cet anniversaire durant la Présidence française du Conseil de l’Union européenne. L’Euro, acté par le Traité de Maastricht, est devenu au fil des années, une réalité dans notre quotidien. Yves Bertoncini, président du Mouvement Européen-France, a rappelé que “19 des pays membres de l’Union Européenne ont choisi librement de faire partie de la zone euro” et que cet euro “peut encore entrer plus pleinement dans l’ère numérique”. (5.40m) Il ajoute qu’un vingtième pays adoptera prochainement l’euro, il s’agit de la Croatie en 2023. Après avoir surmonté des crises, l’euro reste selon notre président “un point d’ancrage monétaire européen dans une mondialisation instable.” (6.07) 

Que devient l’euro vingt ans après ? 

Pour Nadia Filali, directrice des programmes blockchain et crypto-actifs de la Caisse des Dépôts, “les paiements en ligne et le sans contact ont accéléré la numérisation des moyens de paiement”. (11.30) Mais quand on parle d’euro numérique, “le support de paiement n’est pas le seul numérisé mais également la valeur”. (11.40) En effet, nous avons déjà adopté la numérisation des moyens de paiement avec les virements bancaires, les achats en ligne, le “sans contact” par carte, téléphone et aussi avec la montre connectée. Comme le dit Nadia Filali, “lorsque l’on paye avec Apple Pay, on paye en euro de manière numérique”.  Elle ajoute qu’il “est par ailleurs possible de payer des biens également appelés actifs numériques qui existent sur des infrastructures numériques nommées les blockchains.” (12.30) Cela signifie que “ce sont des chaînes de valeurs qui portent une transaction et cette valeur qui représente peut-être un euro, permet d’acheter d’autres biens”. En d’autres termes, l’euro n’est donc plus totalement la monnaie visible et palpable d’il y a vingt ans. 

Quelles différences avec la cryptomonnaie ?

La cryptomonnaie, aussi appelée actif numérique ou crypto-actif, n’est pas seulement “le Bitcoin” selon Nadia Filali. Elle précise que plusieurs acteurs ont créé des actifs numériques à titre d’expérimentation, en France, pour “remplacer le système bancaire traditionnel et les monnaies traditionnelles d’aujourd’hui”.

L’Euro numérique est une valeur dont la stabilité est garantie, ce qui le différencie du crypto-actif dont le cours peut fluctuer de manière violente. (16.30)

L’euro numérique présente également d’autres avantages. Par exemple, l’experte indique que les crypto actifs actuels s’acquièrent grâce à l’achat direct de monnaie virtuelle si ce n’est par “un intermédiaire”, qu’il est impossible de réinitialiser son accès à son compte de crypto-actif si on en oublie le code d’accès (en l’absence d’identification alternative possible, par exemple par un banquier dans le système bancaire),  et que l’intégralité de la somme virtuelle est alors perdue. (20.40) 

Stéphanie Yon-Courtin, vice-présidente de la Commission ECON au Parlement Européen, explique comment l’Union Européenne a décidé, de son côté, d’encadrer le développement des crypto-actifs (projet de règlement MiCA) pour permettre l’innovation tout en faisant en sorte que les politiques publiques importantes soient respectées dans cet univers, comme, par exemple, le contrôle du blanchiment d’argent. 

Où en est-on aujourd’hui ?

Pour mettre au point l’euro numérique, Nadia Filali dit qu’une consultation publique a fait ressortir les principales préoccupations des citoyens et entreprises. (22.30) Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne, indique “qu’à moyen terme, l’euro numérique renforcera encore plus la confiance des citoyens dans la monnaie unique, une monnaie donc basée sur la confiance, la stabilité financière, la confiance des consommateurs et qui se saisit pleinement des innovations numériques.” (33.10) Selon François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, l’euro numérique apportera des progrès sensibles dans la “finance de gros” (entre banques) et permettra d’offrir le meilleur de l’innovation aux particuliers, tout en conservant un ancrage des moyens de paiements numériques à une monnaie de référence émise par une banque centrale, à l’heure où l’usage du numéraire se réduit fortement. Il révèle que “fin 2023 à 2024, aura lieu une évaluation d’un prototype pour savoir si l’euro numérique peut être généralisé, auquel cas nous pouvons espérer une arrivée de l’euro numérique en 2026. (44.40) Il précise aussi que l’euro numéraire (billets et pièces) subsistera en parallèle, celui-ci n’ayant pas vocation à disparaître.

Les intervenants soulignent que des innovations technologiques sont à venir sur l’euro. Quel que soit son avenir, la confiance restera une priorité.

 

La conférence est à visionner sur notre chaine Youtube ici.