Un divorce acté entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni

CC-BY-4.0: © European Union 2020 – Source: EP

Suite à quatre années d’âpres négociations, le Royaume-Uni et l’Union européenne sont enfin parvenus à sceller un accord historique jeudi 24 décembre.

Yves Bertoncini et Jérôme Quéré, respectivement Président et Délégué général du Mouvement Européen-France sont ainsi intervenus sur les plateaux de  BFMTV, France Inter et RFI pour réagir sur les conséquences de ce divorce agité. 

 

Pour Jérôme Quéré, invité sur le plateau de BFMTV le 25 décembre dernier le Brexit a témoigné de « l’unité des 27 pendant ces 4 ans et demi de négociation derrière Michel Barnier qui a été très patient. Cela renforce l’Union européenne ». S’agissant de la fin du programme Erasmus + au Royaume-Uni, troisième pays de destination pour les français, le Délégué général du Mouvement se montre moins positif rappelant que « cette décision des Britanniques va coûter cher en frais d’inscription pour les étudiants européens qui vont vouloir étudier à Londres et réciproquement. Les échanges seront désormais réservés à une élite ».

 

Après avoir été l’invité de Pierre WEILL le jeudi 31 décembre 2020 dans l’émission « Un jour dans le monde », ainsi que sur RFI le 1er janvier 2021, Yves BERTONCINI était l’invité de Stéphane LENEUF dans l’émission « Invité de Café Europe » sur France Inter le 3 janvier dernier. 

« Le Brexit sera-t-il une chance pour l’Union européenne ? »

Le Président du Mouvement Européen-France a soutenu que la sortie du Royaume-Uni pouvait être une chance pour une meilleure intégration européenne. Pour Yves BERTONCINI, le Brexit est tout d’abord « une amputation, et le départ d’un membre très important de l’UE ». Cependant, il soutient qu’il importe de rester optimiste puisque certains pans de l’intégration européenne n’auraient pas été possibles avec le Royaume Uni, notamment l’adoption du plan de relance ou encore s’agissant du fonds européen de la défense. Pour lui, « le fait que l’UE puisse aller plus loin dans l’intégration a été rendu possible tout de suite après le référendum Britannique ».  Il est aussi important de noter que dès leur entrée dans l’UE dans les années 70, « les Britanniques avaient refusé beaucoup de coopération européenne, notamment la zone euro ou l’espace Schengen », entravant une intégration européenne plus poussée à 28.

Quelles conséquences ?

Concernant les conséquences pratiques de la sortie de l’Union européenne, le Président du Mouvement Européen affirme que cet accord « introduit beaucoup de changements, notamment concernant le retour des douanes aux frontières », et qu’il entraine « la fin de la possibilité pour les ressortissants européens de tenter leur chance au Royaume Uni sans visa de travail ». Dans un article paru dans le Journal du Dimanche le 27 décembre dernier, Yves BERTONCINI affirmait déjà que « cela constitue le changement le plus évident ». En effet, l’objectif de Londres est de « donner la priorité aux travailleurs locaux ». Concernant les transports, certaines modifications législatives sont aussi à prévoir, notamment le fait que « les compagnies Britanniques ne pourront plus faire de cabotage, autrement dit opérer des vols Londres-Paris-Barcelone-Munich-Londres. En revanche, les vols Londres-Paris, sont maintenus ».

Pour le Président du Mouvement européen France, il est aussi primordial de relever qu’ « à court terme, le Brexit entrainera des conséquences néfastes pour le Royaume-Uni puisqu’il est indispensable de respecter les normes européennes pour avoir accès au marché intérieur ». En conséquence, si Boris Johnson décidait de sortir des normes européennes en matière de concurrence ou en matière environnementale, les portes du marché européen se fermeraient aux Britanniques.

Enfin, concernant les normes fiscales, Yves BERTONCINI rappelle que suite au Brexit, le Royaume-Uni devient une « île périphérique semblable à l’Irlande » avec la nécessité « pour le Royaume Uni d’attirer les entreprises avec de nouveaux avantages » et pour l’Union Européenne « de surveiller cet aspect fiscal en permanence en organisant des négociations presque annuelles ».

Les interviews d’Yves Bertoncini sont à retrouver en podcast :

  • Interview France Inter ici 
  • Interview de Pierre Weill sur RFI ici  (1 :30 à 13 :45)

Par ailleurs, veuillez retrouver l’article du Journal du Dimanche ici