Si l’Union européenne ne peut pas tout, elle agit dans de nombreux domaines pour améliorer le quotidien de ses citoyens. C’est pourquoi le Mouvement Européen France a développé des argumentaires pour défendre les acquis de l’Europe et des ripostes pour combattre les idées reçues
La décision de délivrer un permis de séjour est une compétence nationale.L’Union européenne fixe seulement des règles communes minimales d’admission ; chaque État membre reste pleinement souverain dans la délivrance des permis de séjour et des visas. L’asile est aussi une compétence nationale, encadrée par des règles de rapprochement définies au niveau européen (sur ce sujet voir https://decodeursdeleurope.eu/non-leurope-nest-pas-submergee-par-les-migrants/).
Eurostat, l’organisme européen de statistiques, compile les statistiques nationales sur l’immigration pour établir les chiffres de l’immigration au niveau européen. Les statistiques d’Eurostat sur l’immigration concernent les personnes qui s’installent dans un pays de l’UE pour une période d’au moins 12 mois. Entre 2013 et 2017, il y a eu un plus de 20 millions de personnes qui se sont installées en Europe pour au moins un an (exactement : 20 543 219 personnes). Mais attention, ce chiffre regroupe des situations très différentes :
- 6,6 millions (32 %) sont des ressortissants d’État membres qui s’installent dans un autre État membre : des Européens qui font usage de la libre installation dans l’Union ;
- 4,5 millions (22 %) sont des ressortissants d’États membres qui reviennent dans leur pays après une absence prolongée à l’étranger : des Européens qui rentrent à la maison ;
- 9,3 millions (45 %) sont des ressortissants de pays tiers à l’Union européenne. Ce sont des étudiants, des chercheurs, des salariés d’entreprises ou tout simplement des personnes qui ont un permis de travail et de séjour tout à fait régulier et qui sont entrés dans l’Union européenne pendant cette période (ce chiffre représente un flux, c’est-à-dire toutes les personnes qui se sont installées dans l’UE : toutes ne sont pas restées sur l’ensemble de la période).
Il faut donc aussi regarder les chiffres de l’émigration, qui mesurent le nombre de personnes qui quittent leur pays de résidence. Sur la même période, un total de 14,4 millions de personnes ont quitté l’État membre où ils résidaient : 11,1 millions de citoyens européens et 3,3 millions de ressortissants de pays tiers qui ont quitté l’UE.
Au 1er janvier 2018, il y avait 22,3 millions de personnes, soit 4,4% de la population, qui habitaient dans l’UE et étaient ressortissants de pays tiers. C’est Malte, suivi du Luxembourg, qui accueille le plus de ressortissants étrangers en comparaison du nombre d’habitants total. En France, les ressortissants de pays hors Union européenne représentent 5,5 habitants sur 1000.