Non, l’Europe est une valeur ajoutée pour tous, qu’ils soient mobiles ou « immobiles ». La valeur ajoutée de l’Europe est souvent présentée comme une majeure facilité à traverser les frontières entre états autant pour les biens que pour les personnes. C’est effectivement le cas !
Sans passeport, le marché commun n’est pas seulement une question d’argent mais aussi d’idées, de partage de vécus et d’expérience. La mobilité a été au centre de la construction européenne pour permettre aux Européens de se rencontrer plus facilement, de se connaître et de se comprendre. Une meilleure entente entre nous a fait croitre le sens d’un destin partagé (basé sur les drames des deux dernière guerres mondiales) orienté vers un futur où nous sommes en effet « tous sur le même bateau » !
Mais pas tous les Européens (loin de là) sont mobiles et se trouvent à utiliser pleinement cet aspect. Ils se déplacent outre frontière seulement pendant les vacances et pas toujours. Énormément de personnes autour de nous n’ont jamais connu d’autres pays que le leur. Comment leur expliquer la valeur ajoutée de l’Europe alors qu’ils ne perçoivent nullement dans leur quotidien la dimension internationale et que leur vie n’est basée (au moins ont-ils l’impression) que sur une législation, un système tout français ou tout italien ? Et comment leur donner tort ? Ils payent des impôts en France et reçoivent les services, les écoles et tout autre chose de l’État français. Et c’est bien vers eux qu’il faut valoriser le projet. La France est telle qu’elle est parce qu’elle est européenne et l’Europe est ce qu’elle est parce que la France en fait partie.
Antonella Valmorbida, Secrétaire générale de l’ALDA