Les travailleurs détachés représentant environ 1% des travailleurs européens : petit nombre, mais gros problème – quel problème d’ailleurs ?
-
Les règles européennes encadrant le détachement des travailleurs sont claires
Un travailleur détaché en France respecte les règles françaises. Il est payé au salaire minimum. Il est soumis aux mêmes normes de sécurité et d’hygiène que les travailleurs résidents.
Seules les cotisations sociales sont versées dans le pays d’origine du travailleur détaché, pour des raisons pratiques : sa famille y demeure et la durée moyenne d’un détachement n’est que de 4 mois.
Les règles européennes ont été ajustées en 2015, elles peuvent encore l’être si Etats et parlementaires sont d’accord – mais le problème principal, c’est le non respect de ces règles !
-
Le problème majeur, c’est la fraude au travail détaché, pas la Pologne !
De grandes entreprises font appel à des sous-traitants sans regarder la manière dont ils recrutent leurs travailleurs.
Des patrons contournent les règles en déduisant les frais de transport et de logement du salaire minimum dû à leur employé.
Des sociétés boite aux lettres sont créées dans le but de se soustraire aux contrôles.
Il faut davantage de contrôles pour s’attaquer à ces fraudes. C’est aux Etats de mobiliser plus d’inspecteurs du travail pour garantir la bonne application des règles européennes – et aux Tribunaux d’infliger des amendes dissuasives (exemple d’une amende contre Bouygues ?).
-
Rappelons enfin que le travail détaché n’est pas qu’un problème, mais une solution.
Le travail détaché est une solution pour les consommateurs qui peuvent bénéficier d’un service disponible et bon marché (les plombiers ne le sont pas toujours…).
Une solution pour les entreprises qui recourent à une main d’œuvre compétitive pour gagner des contrats ou garder leurs clients (chiffres Allemagne et taux de chômage bas ?)
Une solution pour les dizaines de milliers de travailleurs français détachés ailleurs en Europe (afficher le chiffre le plus récent, autour de 150 000 je crois ?)
Que les autorités nationales et européennes n’oublient pas ces solutions-là et s’attaquent aux vrais problèmes – il y a du travail !