Si l’Union européenne ne peut pas tout, elle agit dans de nombreux domaines pour améliorer le quotidien de ses citoyens. C’est pourquoi le Mouvement Européen France a développé des argumentaires pour défendre les acquis de l’Europe et des ripostes pour combattre les idées reçues
Quelques chiffres pour relativiser
La Commission européenne emploie 22 000 fonctionnaires européens. Il faut ajouter à ce nombre les personnes qui travaillent sous d’autres statuts pour la Commission européenne (agents contractuels et agents temporaires, essentiellement), ce qui fait un effectif total de 33 000 employés, dont 3 193 Français, soit un peu moins de 10%. Si l’on ajoute les fonctionnaires et agents des autres institutions européennes (Parlement, Conseil, Agences européennes, etc.) on arrive à un total de 60 000 personnes, soit à peine plus que la Ville de Paris (51 000 agents) et beaucoup moins que « Bercy » (140 000 employés au ministère de l’économie et des finances). Ces comparaisons permettent simplement de donner des ordres de grandeur, les missions de ces administrations publiques étant totalement différentes.
Parmi les effectifs de la Commission et autres institutions européennes, on compte notamment un nombre élevé de traducteurs et interprètes (5 300) dès lors que tous les textes officiels sont publiés en 24 langues et que les réunions au Conseil (entre les ministres ou leurs représentants) et au Parlement européen sont toujours interprétées.
La fonction publique européenne coûte-t-elle cher ?
Non ! Seulement une petite partie du budget de l’UE (7 % du budget, environ 9,6 milliards d’euros en 2017) – est réservée aux dépenses administratives, dont à peu près la moitié aux rémunérations, soit moins de 3 centimes par jour pour chaque citoyen.
Des réformes importantes ont permis des économies budgétaires
Deux grandes réformes ont modifié le statut du fonctionnaire européen. La réforme de 2004 a conduit notamment à une baisse des salaires pour tout nouveau fonctionnaire s’étalant de 20 à 30%. Les économies dégagées par cette réforme sont estimées à 8 milliards d’euros d’ici 2020. L’échelle des traitements de base s’échelonne d’environ 2 300 euros par mois pour un fonctionnaire nouvellement recruté à 16 000 euros par mois pour un fonctionnaire ayant le grade le plus élevé et accédant aux plus hauts postes de management (soit une rémunération comparable à celle des hauts fonctionnaires de l’Etat français exerçant à l’étranger[1]) qui représentent à la Commission moins de 0,2% des fonctionnaires.
La réforme de 2011, entamée à la suite de la crise économique et financière, a conduit à la réduction du nombre de fonctionnaires de 5% sur la période 2013-2017, une augmentation de la durée du travail de 37h30 à 40h sans augmentation de salaire, un report de l’âge de départ à la retraite de 63 ans à 65 ans (à 66 ans pour les fonctionnaires recrutés après le 1er janvier 2014). Cette 2ème réforme permettra de générer 1 milliard d’euros d’économies supplémentaires par an.
Fin d’un mythe ! Et oui : les fonctionnaires européens paient des impôts !
Les fonctionnaires européens ne travaillent pas pour leur pays d’origine mais pour l’Europe. Leurs salaires, financés par le budget européen, est donc imposé au niveau européen, via une retenue à la source, directement reversé au budget de l’UE. Ce prélèvement est appliqué à la tranche imposable du traitement selon une règle de progressivité qui s’étend de 8 à 45 %. Un prélèvement supplémentaire « prélèvement de solidarité » est d’application à partir de 2014 jusqu’en 2023.
Le montant des impôts payés directement par les fonctionnaires au budget de l’Union est déduit de la contribution payée par chaque Etat membre au budget UE.
Bien entendu, les fonctionnaires européens paient la TVA sur tous les produits qu’ils achètent, et paient des taxes dans les Etats où ils possèdent un bien immobilier, un véhicule, etc….
Autre mythe: les fonctionnaires européens bénéficieraient d’une immunité judiciaire totale: c’est faux! Si les fonctionnaires européens bénéficient d’une immunité juridictionnelle dans le cadre de leur activité professionnelle résultant d’une mission confiée à l’Union européenne, en revanche, les actes relevant de la vie privée du fonctionnaire restent entièrement soumis au droit national comme n’importe quel autre citoyen.
Un recrutement exigeant
Les fonctionnaires sont sélectionnés au moyen de concours généraux organisés par l’Office européen de sélection du personnel. Ces concours visent à choisir les meilleurs candidats en évaluant leurs compétences au moyen d’une série de tests et d’épreuves. Plus de 50.000 candidats postulent aux concours européens pour quelques centaines de postes offerts chaque année. En plus des compétences juridiques, économiques, scientifiques, etc. requises qui diffèrent selon les spécialités des concours, il faut démontrer une connaissance approfondie d’une langue officielle de l’Union européenne, ainsi qu’une connaissance satisfaisante d’une 2ème langue officielle. Pour progresser dans sa carrière, il faudra ensuite démontrer son aptitude à s’exprimer dans une 3ème langue officielle.
« Rien n’est possible sans les hommes, rien n’est durable sans les institutions » Jean Monnet.