#UEdécryptée // « Est-ce que l’UE empêche le Royaume-Uni de partir ? »

Si l’Union européenne ne peut pas tout, elle agit dans de nombreux domaines pour améliorer le quotidien de ses citoyens. C’est pourquoi le Mouvement Européen France a développé des argumentaires pour défendre les acquis de l’Europe et des ripostes pour combattre les idées reçues

Le Royaume-Uni, prisonnier de l’Union européenne ? En aucun cas ! L’Union respecte pleinement la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union et a travaillé sans relâche avec les autorités britanniques pour organiser un retrait ordonné. L’Union européenne a en particulier pris en compte les demandes britanniques (sortir du marché intérieur et de l’Union douanière notamment) tout en veillant à la préservation des intérêts des européens  et de l’accord de paix entre les deux Irlande conclu le 10 avril 1998 (« Good Friday agreement »). Le Brexit n’a pas encore eu lieu car le Parlement britannique, divisé, ne parvient pas à adopter l’accord de retrait pourtant approuvé par le gouvernement britannique en novembre 2018 et que les deux parties, Union européenne comme Royaume-Uni, souhaitent éviter un départ sans accord qui serait dommageable pour tous.

Les négociations sur le départ du Royaume-Uni ont duré presque 18 mois. En novembre 2018, elles  ont abouti à un accord de retrait ainsi qu’une déclaration politique esquissant la relation future entre le Royaume-Uni et l’Union approuvés par le gouvernement britannique.

Cet accord permet notamment de régler la situation des 4,5 millions de ressortissants européens et britanniques vivant de part et d’autres de la Manche, de solder les comptes entre l’Union européenne et le Royaume-Uni concernant la programmation budgétaire en cours (jusque fin 2020) et de maintenir la frontière irlandaise ouverte tout en sauvegardant le marché unique. Sur ce dernier point, l’accord permet d’assurer que, quelles que soient les conditions d’un accord futur, les produits qui entreront dans le marché unique en provenance du Royaume-Uni respecteront les standards européens de sécurité ainsi que les normes sanitaires et phyto-sanitaires européennes.

Comme l’indique Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission européenne, cet « accord de retrait est et a toujours été un compromis. Un compromis équitable qui a permis à chacune de deux parties d’obtenir partiellement ce qu’elle recherchait, mais pas tout ce qu’elle recherchait.  C’est à travers ce type de compromis que l’Union européenne s’est bâtie. »

Depuis, le Parlement de Westminster a rejeté 3 fois l’accord négocié par l’Union et le gouvernement de Theresa May, reflet des divisions au sein des deux principaux partis politiques britanniques. Devant cette situation de blocage, le Conseil européen a accordé un délai supplémentaire au Royaume-Uni, d’abord jusqu’au 12 avril puis jusqu’au 31 octobre. Cela ne veut en aucun cas dire que l’Union garde le Royaume-Uni prisonnier ! Au contraire, l’Union a précisé que le Royaume-Uni peut partir à tout moment, soit de façon ordonnée si son Parlement adopte l’accord de retrait, soit de manière brutale s’il ne respecte pas ses engagements et en particulier l’organisation d’élections européennes avant le 26 mai prochain.

L’Union et ses Etats membres sont prêts pour un tel scénario d’une sortie sans accord. La Commission en particulier a adopté le cadre législatif nécessaire pour faire face à un « no deal » et publié 90 fiches sectorielles décrivant l’impact d’un no deal pour chaque secteur économique. Mais, il ne faut pas sous-estimer néanmoins l’impact négatif d’un tel scénario, d’abord pour le Royaume-Uni mais aussi pour l’Union.

La balle est ainsi plus que jamais dans le camp britannique pour trouver une issue!