#UEdécryptée // « Est-ce que l’Europe a besoin de protéger ses frontières communes ? »

Si l’Union européenne ne peut pas tout, elle agit dans de nombreux domaines pour améliorer le quotidien de ses citoyens. C’est pourquoi le Mouvement Européen France a développé des argumentaires pour défendre les acquis de l’Europe et des ripostes pour combattre les idées reçues

L’espace Schengen englobe 25 états  dont 2 n‘appartiennent pas à l’Union Européenne, la Norvège et l’Islande, mais il n’inclut pas 5 Etats de l’Union Européenne : la Grande-Bretagne, l’Irlande, la Bulgarie, la Roumanie et Chypre.

Les personnes, les biens et les capitaux circulent librement à l’intérieur de cet espace Schengen, conformément aux traités Européens qui ont été signés et ratifiés par tous les Etats membres de l’Union Européenne.

En revanche  les transits de personnes, de biens et de capitaux  entre le monde extérieur et l’espace Schengen sont soumis à contrôle de la part de l’Union Européenne. Celle-ci doit se protéger tant en matière de sécurité que d’échanges commerciaux  du fait de la mondialisation.

Les accords de Schengen et Dublin donnent aux pays situés aux frontières extérieures de cet espace la responsabilité du contrôle des frontières de l’Union.

Très vite on s’est rendu compte que certains pays avaient des difficultés  à assumer une telle responsabilité, cela a été le cas pour l’Italie, encore plus pour la Grèce, et maintenant pour l’Espagne à Ceuta.

Aussi a-t-il été décidé de créer au niveau de l’Union Européenne un organisme, l’Agence Frontex, pour améliorer la gestion intégrée des frontières extérieures de l’Union. Chaque Etat membre  reste responsable du contrôle et de la surveillance de la partie de frontière extérieure qui se trouve sur son territoire, mais Frontex a pour mission de faciliter la gestion de ces frontières et de coordonner la coopération entre Etats membres.  L’Agence apporte son aide dans le contrôle des migrants, notamment pour savoir qui est demandeur d’asile et qui est immigrant irrégulier économique, à renvoyer dans son pays. Frontex est opérationnelle depuis le 3 octobre 2005. Son directeur exécutif est le Français Fabrice Leggeri depuis janvier 2015. Son siège est à Varsovie et son budget s’accroît d’année en année. Frontex s’est transformée en « Agence Européenne de Garde-frontières et Garde-côtes » en 2016. Elle dispose désormais d’un véritable corps Européen de gardes-frontières et d’un début de flotte de gardes-côtes, qui œuvrent en liaison avec l’opération SOPHIA menée par l’Union Européenne  pour démonter le trafic d’êtres humains en Méditerranée. L’Agence Européenne de Garde-frontières et de Garde-côtes comporte maintenant plus d’un millier d’agents et atteindra à terme 10 000 ; son budget a été porté à 320 millions d’Euros, ce qui est conséquent, mais reste à comparer au budget des Coasts guards américains qui est de 10 milliards de dollars.

Le contrôle des frontières, c’est aussi et peut-être surtout celui des aéroports. Il y a lieu évidemment d’accélérer la mise en place du système PNR de contrôle des passagers du transport aérien, ce qui était fortement prôné par la Commission Européenne, mais a été bloqué pendant des années par les députés européens qui se sont montrés jusqu’à un passé récent plus soucieux du maintien des libertés des voyageurs et des droits de l’homme  que de leur protection.

tiré du Dictionnaire des idées reçues de la Ligue Européenne de Coopération économique