Si l’Union européenne ne peut pas tout, elle agit dans de nombreux domaines pour améliorer le quotidien de ses citoyens. C’est pourquoi le Mouvement Européen France a développé des argumentaires pour défendre les acquis de l’Europe et des ripostes pour combattre les idées reçues
Oui, nous tous Européens, nous avons un socle culturel commun !
Bien sûr les Bretons diffèrent des Basques, et les Grecs des Irlandais. Mais cela est heureux car chacun a sa personnalité et cette diversité est un capital exceptionnel d’enrichissement croisé et de créativité. Il en est des peuples européens, comme d’un corps qui agit grâce à ses organes avec chacun ses caractéristiques, mais qui tous ont les mêmes gènes issus de la même mère, sont nourris par le même sang, et ont été formés et déformés par la même histoire.
Tous nos pays ont la même mère culturelle
La Grèce a formé Rome et Rome a conquis le continent. Elle a apporté à tous Socrate, Platon, et Saint-Augustin. Ensuite les moines médiévaux ont pris le relais et dans toute l’Europe formé les élites. Puis celles-ci ont voyagé. Princes et rois de tous ces pays et leurs serviteurs se sont mariés et ont apporté dans leur lit la culture de leur origine. Dans leurs bagages ils amenaient des musiciens, des philosophes, des savants. La culture européenne s’est construite ainsi : les arts, les idées philosophiques et les théories scientifiques sont toutes choses immatérielles qui voyagent bien et ont pu ainsi se confronter et s’enrichir.
Malheureusement le brassage a été parfois terrible : les guerres napoléoniennes ont transmis la république, la dictature a fait émigrer des Espagnols en France, les famines ou la disparition de leur pays ont entraîné vers l’ouest nombre de Polonais et avec eux Copernic ou Chopin. Mais parfois le génie franchissait seul les légères frontières de l’époque : Mozart enfant traversait l’Europe, Léonard de Vinci s’installait à Amboise, Marie Skłodowska épousait Pierre Curie et les malades mentaux de tous les pays venaient à Vienne consulter le docteur Freud. Au XX° siècle encore, même les frontières durcies par les nationalismes ont laissé passer des juifs de l’Est de l’Europe ou des Soljenitsyne fuyant le goulag.
La culture de l’Europe ne s’est pas constituée en un jour et pas toujours dans la joie, mais elle est riche de ces influences entrecroisées
Ces brassages ont amené les uns au contact des autres. Aujourd’hui l’Union Européenne repose sur un socle de valeurs communes qui lui donne une personnalité bien à elle : elle est basée sur la solidarité, croît à l’égalité des individus et à l’amour du prochain. Elle préfère admirer la grandeur que l’argent. Elle exige la démocratie. Elle promeut la raison et veut tout comprendre. Elle aime la terre et porte intérêt à tout ce qui s’y passe : après l’avoir explorée, elle veut la protéger. Elle est fière de sa musique, de sa littérature, de ses savants, de son histoire. Mais sans doute est-elle aussi un peu âgée et a-t-elle trop tendance à regarder en arrière et ne pas assez se projeter dans l’avenir. C’est ainsi !
Quelle différence avec d’autres cultures environnantes !
En Asie, en Afrique, en Amérique il y en a de jeunes, conquérantes après avoir été oubliées ou asservies ; elles sont traditionnalistes ou Anglo-Saxonnes, Hindouistes ou Musulmanes, Shintoïstes… Les unes promeuvent l’argent comme principale mesure du succès, les autres sont des maîtres de la spiritualité. Certaines font peu de cas de l’individu ou d’autres sont championnes dans toutes les formes d’art, se préoccupant peu de science et de raison.
En regardant autour de nous, nous découvrons ces cultures immenses de plus d’un milliard d’individus chacune, tandis que la nôtre est portée par quelques 27 pays. Tous ceux-ci ont en commun le même fonds culturel mais leur population moyenne n’est que de 17millions d’habitants par pays. Ces partenaires, aujourd’hui heureusement réunis dans l’Union Européenne, forment ainsi, sans trop s’en rendre compte, un corps homogène de plus d’un demi-milliard d’habitants qui s’appuient sur le même socle culturel, et est enfin à l’échelle de ses voisins. Et ceux-ci le regardent, le copient, et souvent l’envient. Alors, à cette échelle là, les Grecs et les Irlandais ne sont pas plus différents les uns des autres que les Bretons des Basques !
tiré du Dictionnaire des idées reçues de la Ligue Européenne de Coopération économique