L’Union européenne et la Hongrie seraient victimes d’une « invasion » de demandeurs d’asile et de migrants : c’est du moins ce qu’a déclaré Victor Orban à de nombreux médias européens pour appuyer sa réélection comme Premier Ministre de Hongrie.
Cette diatribe fait sans doute écho à la crise des réfugiés de 2015 et 2016, deux années pendant lesquelles 1,2 millions de demandes d’asile ont été déposées dans les pays de l’UE. Mais ces demandes ont représenté en moyenne 0,23% du nombre total d’habitants de l’UE, soit un nombre qui ne saurait être assimilé à une « invasion ».
La diatribe de Victor Orban n’est par ailleurs pas conforme à la situation récente : le nombre de demandes d’asile dans les pays de l’UE a en effet été divisé par 2 en 2017, pour s’établir à 650 000, soit un chiffre en ligne avec ceux enregistrés avant la crise des réfugiés.
En Hongrie, le chiffre de demandeurs d’asile a même été divisé par 6 entre 2015 et 2016, puis par 9 entre 2016 et 2017.
🇪🇺🔍🎬 Le nombre de demandes d’asile a été divisé par 2 en 2017 dans l’UE, et par 9 en Hongrie. On est loin de "l'invasion" annoncée par Viktor Orbán.
Notre Président @ybertoncini revient sur les propos du Premier Ministre hongrois sur @FRANCE24 ▶️ https://t.co/tttwQ8PKZy pic.twitter.com/j2Ov7Nxkm3
— Mouvement Européen – France (@MouvEuropeen_Fr) April 19, 2018
Précisons que, lors des années 2015 et 2016, environ la moitié des demandes d’asile ont été déposées en Allemagne, 8,5% en Italie et 6% en France. Si la Hongrie a bien reçu 174 000 demandes d’asile en 2015, elle n’en a enregistrées que 3 11 en 2017, soit 0,5% du total des demandes d’asile enregistrées dans l’UE et 0,03 % de la population hongroise.
Ajoutons enfin que la Hongrie n’a accordé le statut de réfugiés qu’à 545 personnes en 2015 et 440 autres en 2016, car les Etats restent maîtres de leurs décisions en la matière.
Il n’y a donc pas d’« invasion » en cours en Europe et en Hongrie, mais une dangereuse prolifération de discours xénophobes basés sur des fantasmes plus que sur des faits.