#UEdécriptée // « Comment l’euro nous permet de mieux exister sur la scène internationale ? »

Si l’Union européenne ne peut pas tout, elle agit dans de nombreux domaines pour améliorer le quotidien de ses citoyens. C’est pourquoi le Mouvement Européen France a développé des argumentaires pour défendre les acquis de l’Europe et des ripostes pour combattre les idées reçues

Alors que le Franc et les autres monnaies nationales européennes ne permettaient pas une visibilité sur la scène internationale, l’échelle européenne permet à notre monnaie commune d’exister sur les marchés internationaux.

L’euro est devenu une devise de réserve de référence

C’est la seconde monnaie de réserve internationale, avec 21% des avoirs des banques centrales fin 2018. Si elle est encore loin du dollar – dont le poids domine toujours avec 62% des réserves de changes – le yen, la livre sterling et le yuan sont loin derrière (respectivement 4% pour le yen et la livre sterling et 1% pour le yuan) ; leur poids est trop faible pour prétendre au rôle de monnaie de réserve internationale. Il en serait de même pour le franc français, s’il existait encore….

L’euro est aussi aujourd’hui la deuxième monnaie au monde pour le montant des transactions derrière le dollar

L’euro représente ainsi 36% du montant total des paiements internationaux en 2017, contre 50% pour le dollar. La monnaie unique est en outre largement utilisée pour les échanges intra-zone euro, pour 58% des exportations et 48% des importations, alors que le dollar est prépondérant dans d’autres zones, en Asie par exemple. Les échanges de biens se sont d’ailleurs accélérés dans l’Union depuis la création de l’euro : le commerce intra-zone a doublé.

L’Euro est la première monnaie au monde pour la quantité de billets en circulation et la deuxième monnaie de placement sur les obligations internationales.

Les billets en euros sont utilisés à l’étranger comme réserve de valeur. En période de tensions économiques ou politiques, ils constituent un support de thésaurisation, et contribuent alors au maintien de la stabilité financière. Ainsi, la demande de billets en euros a augmenté significativement en 2008 après la chute de Lehman Brothers ou en 2014 lors de la crise ukrainienne.

L »euro a  aussi soutenu la diversification des portefeuilles sur le marché des capitaux. En effet, sa création a marqué l’émergence d’un marché de titres de dette qui est rapidement monté en puissance. L’euro est même certaines années la première devise au monde dans les émissions internationales d’obligations, avec par exemple plus d’un emprunt sur deux libellés en euros en 2003. Aujourd’hui, le poids de la devise européenne dans le stock de dettes internationales est d’environ 23 %.

 La France bénéficie largement des emprunts à bas coût en euros.

Nous bénéficions largement de l’appétit des investisseurs pour les placements en euros : aujourd’hui près des 2/3  (63%) de la dette publique française sont détenus par des acteurs étrangers dans et hors de l’Union. Tiré vers le bas par celui de l’Allemagne, le coût de financement de notre dette est ainsi inférieur à 2% (à environ 0,40 points seulement d’écart avec la dette publique allemande), ce qui a permis à la France de profiter à plaisir de la baisse des taux résultant de la politique menée par la BCE.

La monnaie unique et ses institutions ont offert à la France une place qu’elle n’aurait pas pu préserver seule.

Avec un PIB un peu supérieur à 2 287 Mds € en 2017, la France avait perdu sa 6ème place dans les classements internationaux au profit de l’Inde ; elle vient de la retrouver en dépassant le Royaume-Uni, dont la devise a chuté face à l’euro pour cause de Brexit ! Dans l’Union européenne, et dans l’Union monétaire, elle tient donc la seconde place, après l’Allemagne et devant le Royaume-Uni, qui va en sortir en 2019. Cette place lui offre une force de proposition qui a été utile à diverses reprises pendant et après la crise de 2008 pour organiser le sauvetage de pays en difficultés ou pour avancer sur le projet d’Union bancaire.

La France,  au sein de l’Union européenne, détient une place de choix pour faire émerger des projets, initier des inflexions dans tous les domaines, de l’économie au commerce en passant par le droit ou la fiscalité. Seule, elle n’aurait que peu existé face à la mondialisation. Dans l’Union Européenne, dont le poids économique est supérieur à celui des Etats Unis – quand elle veut bien parler d’une seule voix – la France  a une représentation forte au sein de toutes ses institutions.

tiré du Dictionnaire des idées reçues de la Ligue Européenne de Coopération économique