Traité d’Aix-la-Chapelle : « Une façon de reconfirmer l’engagement franco-allemand »

Retrouvez l'intervention d'Yves Bertoncini entre 18:00 et 28:00

Le mardi 22 janvier dernier, 56 ans après la signature du traité de l’Elysée, Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont retrouvés à Aix-la-Chapelle pour acter l’intensification de l’amitié franco-allemande en signant un nouveau traité. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France était l’invité du journal de BFM Business pour expliquer les axes de coopération contenus dans le traité d’Aix-la-Chapelle et l’impact de cette entente sur la construction européenne.

Le traité d’Aix-la-Chapelle : un manque d’ambition ?

Le traité d’Aix-la-Chapelle censé intensifier la relation franco-allemande est considéré comme trop poussé par certains et trop insuffisant pour d’autres. Toutefois, Yves Bertoncini explique ce scepticisme provient du manque de propositions innovantes : « nous avons tellement eu l’habitude d’avancer en franco-allemand qu’il est difficile de rajouter des couches supplémentaires ». En effet, le Président du Mouvement Européen rappelle que le premier traité de l’Elysée signé en 1963 avait déjà instauré de nombreux axes de coopération : « il a été  fondateur pour organiser la réconciliation franco-allemande et a sédimenté toute une série de pratiques ».

Si la convergence franco-allemande demeure délicate sur certains sujets, Yves Bertoncini  relève que des progrès ont été effectués « en matière de sécurité collective, de droit des affaires ou d’initiatives transfrontalières ».

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Le couple franco-allemand moteur de l’Europe ?

Yves Bertoncini souligne que ce traité est une étape importante pour renforcer  l’amitié franco-allemande : « c’est une façon de reconfirmer l’engagement franco-allemand et d’aller un peu plus loin ». Pour autant, il rappelle qu’il faut approfondir d’avantage l’intégration européenne car l’entente franco-allemande « n’est  plus une condition suffisante dans une Europe à 27 ».

Pour le Président du Mouvement Européen – France il ne s’agit en aucun cas d’écarter les autres États mais « de formaliser des liens indissolubles ». Il souligne notamment l’investissement des deux pays dans la construction européenne : « c’est de leur volonté de réconciliation qu’est née la construction européenne mais cela n’exclut pas les autres États ».

Une entente imparfaite au sein du couple franco-allemand ?

Yves Bertoncini explique qu’il ne s’agit pas d’un mariage d’amour mais d’un mariage d’intérêts : « à force de se disputer le couple franco-allemand a fait avancer beaucoup de choses ces dernières années ». Cependant, il précise que cette coopération qui avance par pallier doit amener « les Européens à prendre leur destin en main » au regard des défis mondiaux.