Terrorisme – Faut-il supprimer Schengen ?

Jeudi 5 novembre, Yves BERTONCINI était l’invité de Philippe ROSSI dans l’émission ‘Les vraies voix’ de Sud-Radio, l’occasion pour lui de revenir sur les dernières déclarations du Président Emmanuel Macron sur le renforcement des contrôles aux frontières internes de l’espace Schengen pour lutter contre le terrorisme.

Le Président du Mouvement Européen-France a notamment rappelé qu’Emmanuel Macron, lors du débat de l’entre-deux-tours de 2017, avait rétorqué à sa rivale : « Madame Le Pen, on n’arrête pas les terroristes aux frontières ».  Yves BERTONCINI a ajouté qu’il est absolument essentiel de traquer les terroristes, « mais où ils sont, c’est-à-dire à la source », dans les pays comme l’Irak et la Syrie et sur le sol de nos pays.

Il a fait part de son inquiétude à l’idée que les 2400 personnels supplémentaires annoncés en France soient mobilisés pour surveiller en vain nos milliers de kilomètres de frontières terrestres, alors qu’ils seraient beaucoup plus utiles s’ils ciblaient les terroristes en deça et au-delà des frontières – en appelant à privilégier l’efficacité opérationnelle plutôt qu’une symbolique politique qui emprunte à celle de la ligne Maginot…

Il a par ailleurs souligné l’utilité de Schengen comme « outil de coopération policière et judiciaire » entre les États, qui gagnerait à être amélioré et rappelle que « c’est surtout grâce aux services de renseignement que les terroristes sont arrêtés ». Il a ajouté que la coopération entre la Slovaquie et l’Autriche avait bien fonctionné avec l’attentat de Vienne, et que la police autrichienne n’avait pas agi en dépit des informations dont elle disposait.

« Est-ce que c’est la faute des frontières ou d’une inertie administrative ? »

Pour Yves Bertoncini, le rétablissement de nos contrôles aux frontières impliquerait la complication « des trajets transfrontaliers pour des centaines de milliers d’honnêtes gens », dont 400 000 travailleurs transfrontaliers français, mais aussi les transporteurs routiers, les commerçants et les consommateurs, « sans attraper aucun terroriste. »

Le Président du Mouvement Européen souligne l’opportunité que représenteraient des avancées complémentaires, dont la création d’une sorte de « FBI européen » ou l’élargissement des prérogatives du Parquet Européen à la lutte anti-terroriste « afin de permettre aux pouvoirs publics et aux services de renseignement des différents Etats-membres de mieux coopérer, » ajoutant, « si c’était la faute de Schengen on le saurait« . Il a souhaité que ce type d’initiatives fassent partie des initiatives évoquées par Emmanuel Macron dans la perspective de la Présidence française de l’UE du 1er semestre 2022.

 

Réécouter l’émission ici [60:35 – 81:50]