Dans les secrets des négociations Européennes – 2ème Partie

La seconde partie du documentaire « Sommets : Dans le secret des négociations européennes » réalisé par Yann-Antony Noghès et diffusé sur LCP, a été l’occasion pour Yves Bertoncini et Jean-Louis Bourlanges, respectivement actuel et ancien Président du Mouvement Européen-France, de revenir sur le sommet des 11 et 12 décembre derniers.  L’objectif de ce sommet était d’aboutir à un compromis sur le montant du plan de relance européen pour faire face à la crise du coronavirus. Une émission spéciale présentée par Elizabeth Martichoux.

Pour l’actuel Député Modem Jean Louis Bourlanges et ancien Président du Mouvement Européen, les dirigeants européens « sont des hommes politiques qui défendent les intérêts de leurs peuples, tout en défendant parallèlement des idées politiques pour l’Europe ». Il est aussi intéressant de noter, selon le Député, qu’en dépit de l’honnêteté parfois brutale des Chefs d’États lors de ces sommets, « ils savent en réalité qu’ils vont finir par trouver un accord ».

Le débat nous amène ensuite à nous interroger sur la gestion européenne de la crise sanitaire. Pour Yves Bertoncini, nous sommes face à « une mauvaise répétition de la crise précédente : la crise financière de 2008 », bien qu’à la différence de la Grèce en 2008, « il ne s’agit pas de pointer la responsabilité d’un pays en particulier dans une crise qui va connaître une extension continentale et même mondiale ». Pour le Président du Mouvement Européen, « ces crises d’ampleur différentes témoignent qu’il y a, au fond, toujours une interdépendance entre les Pays européens (…), si un pays comme l’Italie venait à s’effondrer, cela entrainerait inévitablement les autres. »

Un sommet  « macron-merkelien »

Au cours du documentaire, notre attention est ensuite dirigée sur le virage à 180° qu’opère Angela Merkel en acceptant le principe de la mutualisation des dettes. La Chancelière allemande, initialement opposée à l’endettement commun, change drastiquement de position, au grand dam des pays frugaux, qui suivaient généralement la posture allemande sur les questions économiques. Nous assistons donc, selon le Président du Mouvement Européen-France à une « bascule historique du traité Franco-Allemand, nous sommes en plein dans la Déclaration Schuman : ce sont les réalisations concrètes qui créent des solidarités de fait ». Ce changement de posture fait écho à la crise financière précédente au cours de laquelle les Allemands avaient initialement refusé le plan de sauvetage pour la Grèce, qu’ils ont finalement accepté. « La situation est la même, la seule différence étant qu’ « ils acceptent non pas de prêter de l’argent mais d’emprunter de l’argent pour subventionner, et c’est en cela que c’est une révolution » considère Yves Bertoncini. Jean Louis Bourlanges acquiesce : « c’est une révolution de solidarité à laquelle nous assistons ».

Yves Bertoncini : « Il s’agit d’une décision collective pour l’intérêt de tous »

La position des pays frugaux était aussi cruciale durant ces négociations. Yves Bertoncini déplore le fait que le Chancelier autrichien « ne fasse pas suffisamment de pédagogie sur l’interdépendance économique ». « Les Pays Bas gagnent beaucoup à appartenir au marché unique et à la zone euro, y compris fiscalement. Il serait donc dans leur intérêt premier de soutenir un pays comme l’Italie. » Nous assistons à un « double discours » de la part de ces dirigeants, soutient le Président du Mouvement Européen France.

Pour clôturer le débat, Yves Bertoncini souligne que « ce sommet lie les pays européens jusqu’en 2050, offrant ainsi un nouvel outil de stabilisation conjoncturelle à l’Europe » avant de conclure « La construction européenne est donc un miracle qui peut perdurer ».

 

À noter : Les deux parties du documentaire seront rediffusées sur LCP les jeudi 25 février à 20h30 et vendredi 26 février à 20h30 !