Le Mouvement Européen – Paris a organisé un café-débat au Cent Huit dans le 19e arrondissement de Paris jeudi 21 novembre 2019, avec notamment Estelle Poidevin de la Représentation de la Commission européenne en France et notre président Yves Bertoncini.
Le débat fut l’occasion de discuter de la nouvelle Commission von der Leyen et les éventuels enjeux auxquels elle devrait faire face. Tout de suite, Estelle Poidevin a souligné que la droite européenne (PPE) et les socialistes (S&D) ne détiennent pas de majorité à eux eux seuls. Cela montre la topographie politique changeante de l’Europe, ce qui apportera en soit ses propres défis pour cette nouvelle Commission. Néanmoins, la nouvelle équipe proposée, selon Estelle Poidevin, « a essayé de respecter les équilibres politiques, géographique et une parité presque parfaite« .
Yves Bertoncini a constaté que la nouvelle présidente de la Commission « a été bien inspirée de proposer une commission géopolitique » à cause de trois principaux éléments : le défi climatique, le défi migratoire et l’instabilité du monde. Il souligne également que ces éléments expliquent le surcroit de mobilisation pour les élections européennes en France, notant que « les députés européens élus en France ont été élus avec un taux de participation supérieur à celui de nos députés nationaux. Il faut le signaler pour une question de légitimité ».
En ce qui concerne la légitimité, il est vrai qu’Ursula von der Leyen bénéficie de moins de légitimité que Jean-Claude Junker, qui était la tête de liste du parti vainqueur aux élections européennes en 2014. Yves Bertoncini remarque que « la présidente est dans une position délicate où elle a été élue à 9 voix près et doit gérer ce pluralisme partisan » soutenant que « la protection du mode de vie européen servait à obtenir les voix de la droite radicale. Cela répond à une anxiété des Européens en dehors d’un calcul politique« .
Ensuite le débat s’est tourné vers les relations extérieures de l’UE avec d’autres pays. Estelle Poidevin a constaté que dans l’environnement international actuel, « les relations entre le Royaume Uni et les USA sont plus qu’incertaines » et risquent de poser un défi à la future Commission, notamment en matière de commerce. Yves Bertoncini a ajouté que l’Europe « va garder des relations avec le RU peut-être comme avec la Suisse, mais ça restera une régression dans l’histoire de l’Union européenne. De leur côté ils ne sont pas sortis des ronces notamment avec l’Ecosse« .
La suite du café-débat comprenait des questions de la salle, avec notamment la question des relations entre l’UE et la Turquie. Estelle Poidevin a clarifié le fait que l’UE « a baissé les aides de préadhésion dans la proposition du budget. » Yves Bertoncini a ajouté qu’il est normal que l’UE baisse les aides de préadhésion, précisant que « Erdogan ne veut plus entrer dans l’Union européenne. »
Comment les citoyens européens peuvent être sûrs que le Green New Deal n’est pas du greenwashing ? Estelle Poidevin a répondu qu’il existe une telle attente à la fois des Etats Membres et des citoyens, notamment la jeunesse qui s’est fortement mobilisée à ce sujet, que « la Commission ne peut pas faire du greenwashing… le Green New Deal est au cœur de l’agenda d’Ursula von der Leyen. » Elle a ajouté également que « la Commission ne peut plus ne travailler que sur l’économie car il y a des attentes fortes des citoyens sur la fiscalité et le social« .
Finalement, Yves Bertoncini a précisé la position du Mouvement, des Maisons de l’Europe et les Jeunes Européens – France qui « se mobilisent auprès de Gabriel Attal pour que le Service national universel (SNU) comprenne un module sur l’Europe et que des jeunes s’investissent auprès de la société civile européenne« .
Dans l’ensemble le débat était fort intéressant et fructueux. Nous tenons à remercier le Mouvement Européen – Paris pour leur organisation et le Cent Huit pour l’accueil chaleureux.
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