Le Mouvement Européen – Auvergne organise le jeudi 19 octobre à Clermont-Marmilha une matinée de conférences sur le thème de la Politique agricole commune.
À cette occasion, Brunot Viallet, Ancien chargé de mission national dans le secteur de l’Élevage bovin et ancien Président du Mouvement Européen – Auvergne, revient sur les origines du volet agricole de l’Union.
Origine et évolution de la PAC
Prévue par le traité de Rome en 1957 et par la Conférence de Stresa en 1958, la Politique agricole commune a pour objectifs d’instaurer un marché unique pour accroître la productivité agricole, d’assurer un niveau de vie équitable à la population agricole et de garantir la sécurité alimentaire à des prix raisonnables pour les consommateurs.
Des dispositifs, comme les organisations communes de marché, les prix d’orientation par production, les jachères ou encore des aides spécifiques aux agriculteurs sont venus, au fil du temps, compléter cette politique.
Cependant, le GATT – la future organisation mondiale du Commerce (OMC) – accusait à l’époque la PAC de fausser les marchés et menaça par conséquent l’Union européenne de freiner les importations industrielles ou les services en provenance des pays membres.
Essor de l’OMC
Dans le cadre de l’Uruguay Round (1986-1994), qui a donné naissance à l’OMC, l’Union Européenne et les États-Unis se sont finalement accordés pour proposer une baisse des protections de prix garantis, à condition que l’Union Européenne puisse fournir des aides directes à ses producteurs, classées en fonction de leur capacité de distorsion des marchés agricoles.
Du fait de la diversité de l’agriculture en France et dans l’Union Européenne, la mise en place de ces aides est aujourd’hui encore sujette à débats, d’autant plus que la politique sociale n’est pas du ressort de l’Union européenne. Malgré tout, les aspects d’identification des produis-régionaux et d’environnement sont depuis 2000 progressivement pris en compte dans l’attribution de ces aides.
La situation aujourd’hui
En 2016, la PAC représentait 40 % du budget européen. Cette année-là, la France a reçu 9,1 milliards d’euros pour les aides directes aux agriculteurs et 1,4 milliard d’euros pour le développement rural, soit 15 % du budget de la Politique agricole commune. À titre de comparaison, l’Allemagne en bénéficie à hauteur de 11 % et l’Espagne à hauteur de 9 %.
Selon la Mutualité Sociale Agricole (MSA), 25 % des exploitations françaises sont actuellement en difficultés financières. Les grands enjeux comprennent les relations commerciales entre les agriculteurs et les grands groupes de distribution, le débat entre agriculture industrielle et agriculture paysanne (circuits courts), la politique de l’alimentation, les garanties apportées aux consommateurs, l’utilisations des pesticides, les conséquences d’un accord bilatéral entre l’Union européenne et le Canada (CETA).
Les réflexions sont lancées au niveau communautaire pour envisager l’orientation de la PAC pour la période 2020 – 2025. A ce titre, le Mouvement Européen défend notamment le principe d’une PAC orientée vers l’évolution du monde agricole dans la transition écologique.