Alors que le Royaume-Uni devrait quitter l’Union européenne dans moins de quatre mois, les événements s’enchainent mais les négociations piétinent. Nombreuses sont les questions qui se posent : pourquoi Theresa May a-t-elle reporté le vote ? Quels sont les scénarios possibles pour le Brexit ? Peut-il être repoussé ? Annulé ? Yves Bertoncini était sur le plateau d’Arte dans l’émission 28 minutes, pour y répondre, aux côtés de Pauline Schnapper, Professeure de civilisation britannique à l’Université Sorbonne-Nouvelle et Denis Mac Shane, Député travailliste au Parlement britannique et ancien Ministre des Affaires européennes de Tony Blair.
Pourquoi Theresa May a-t-elle reporté le vote sur le Brexit ?
Pour Yves Bertoncini, c’est son ultime recours pour s’assurer du soutien des parlementaires : « Plus on se rapproche de la date fatidique plus se cristallise l’alternative entre l’accord ou le chaos ». Il explique qu’en repoussant le vote, Theresa May « voulait montrer aux récalcitrants qu’elle se bat jusqu’au bout ».
Le Président du Mouvement Européen rappelle cependant que « l’accord de retrait ne peut plus changer mais que les conclusions du Conseil européen du jeudi 13 décembre peuvent lui donner quelques assurances », car c’est ce dont elle a besoin pour convaincre les parlementaires britanniques de se prononcer en faveur de cet accord.
Quels sont les scénarios possibles pour le Brexit ?
Pour le Président du Mouvement Européen, plusieurs scénarios sont envisageables mais « ce qu’attendent les Européens c’est que l’accord de sortie laborieusement négocié soit ratifié et que nous passions ensuite à la négociation sur la relation future ».
Interrogé sur la possibilité d’organiser un nouveau référendum pour ou contre le Brexit, Yves Bertoncini précise qu’il vaudrait mieux ratifier l’accord de sortie, et durant la période de transition « se mettre à renégocier la suite, convoquer le peuple pour lui demander éventuellement s’il veut revenir en arrière ou pas ».
L’Europe peut-elle accepter de repousser la sortie programmée pour le 29 mars 2019 ?
Alors qu’il n’en était pas question il y a seulement quelques semaines, la possibilité de repousser l’échéance du 29 mars qui se rapproche de plus en plus apparait désormais comme une option possible. Le Président du Mouvement Européen explique alors que « les traités disent que les Etats membres à l’unanimité peuvent décaler la période de deux ans qui arrivent à échéance le 29 mars ». Mais pour Yves Bertoncini, la décision n’appartient pas seulement aux Européens, il précise que « les Britanniques unilatéralement pourraient retirer leur lettre d’intention et donc décaler le Bexit »