Mardi 11 décembre dernier, Theresa May a annoncé le report du vote sur l’accord du Brexit qui devait avoir lieu le même jour au Parlement britannique. Elle se lance dans une « tournée européenne » pour renégocier certaine partie de l’accord, notamment la partie sur les frontières en Irlande. Yves Bertoncini, le Président du Mouvement Européen – France, était « l’invité du jour » sur le plateau de BFM Business pour commenter la situation et les options qu’il reste à Theresa May.
Quelle est la stratégie de Theresa May ?
Pour Yves Bertoncini, la stratégie de Theresa May consiste à gagner du temps : « C’est un refus d’obstacle juste avant le Conseil européen ». Par cette manœuvre, elle essaie d’obtenir quelques ajustements, ou quelques signes d’apaisement, précise le Président du Mouvement Européen. Mais pour lui « le problème qui mine les négociations depuis le départ, ce sont les arrières pensées politiciennes ». Il explique que pour convaincre les parlementaires « il va falloir trouver un libellé qui permettra à Theresa May de rentrer chez elle et dire à son Parlement : allez-y, votez ».
Après le 21 janvier, le no deal ?
Yves Bertoncini rappelle qu’un accord doit être voté par le Parlement britannique avant le 21 janvier si les Britanniques veulent éviter le no deal, ce qui explique le report du vote par Theresa May : « Plus on approche de la falaise, plus les parlementaires, dans leur sagesse ou dans leur angoisse se diront qu’il vaut mieux ratifier cet accord de divorce ».
Devant l’opposition grandissante des politiques et des citoyens, Theresa May tente un dernier coup de poker. Toutefois, le Président du Mouvement Européen souligne : « C’est l’atout qui lui reste dans son jeu mais en repoussant ce vote elle a consenti un aveu de faiblesse ».
Un second référendum pour ou contre le Brexit pourrait-il avoir lieu ?
Si des rumeurs enflent concernant la tenue d’un deuxième vote pour ou contre le Brexit, Yves Bertoncini rappelle que les Britanniques ont pris des coups depuis le début du Brexit et ils « pourraient donc avoir des difficultés à revenir sur leur décision » même si la situation économique actuelle du Royaume-Uni dévoile un des aspects négatifs du Brexit. Mais le Président du Mouvement Européen explique que « si les réalités économiques étaient prédominantes, les Britanniques n’auraient pas voté pour le Brexit, dans tous les cas, ils vont se tirer une balle quelque part ».
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