Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France était l’invité du Carrefour de l’Europe sur RFI ce dimanche 17 janvier 2021 pour analyser et réagir à l’actualité européenne.
Comment l’Union européenne aborde-t-elle l’année 2021 ?
Pour répondre à cette vaste question, Yves Bertoncini est tout d’abord revenu sur les deux crises majeures de 2020 : le Brexit et la crise sanitaire. Il relève notamment que face à la réaction émotionnelle des Etats membres à la crise du Covid, les institutions européennes ont bien agi sur le cœur de leurs compétences, « c’est à dire l’économie et la finance ». L’intervention de la Banque Centrale Européenne, ou encore l’assouplissement des règles sur les aides d’Etat en sont des exemples concrets. Par ailleurs, le Président du Mouvement Européen-France a souligné l’avancée « marquante et inédite » que représente le plan de relance. En somme, pour Yves Bertoncini, le grand défi de cette nouvelle année sera finalement la mise en oeuvre de « ces différents mécanismes ».
Concernant l’action des États, Yves Bertoncini se montre moins positif et rappelle que « les compétences sanitaires sont d’ordre national, voire régional », raison pour laquelle « un ordre dispersé s’est mis en place avec par exemple un retour des contrôles aux frontières qui a été fait de manière désordonné ». Heureusement, relativise Yves Bertoncini, il y a eu un « réflexe unitaire pour l’achat du vaccin, permettant d’en avoir plus à un prix moindre, pour avoir une répartition équilibrée au sein de l’UE ».
Yves Bertoncini souligne ensuite la nécessité du plan de relance, que l’on doit en grande partie aux Allemands qui « font preuve de solidarité depuis l’origine, notamment via le budget européen ». En effet, les Allemands sont les plus gros contributeurs nets du budget communautaire et « le prochain budget qui vient d’être adopté ne fera pas exception à la règle ».
Le président du Mouvement Européen nous rappelle cependant que « ce n’est pas la première fois que les européens empruntent ». En effet, quatre plans de sauvetage avaient déjà été mis en place « pour aider des pays en difficulté dans des circonstances exceptionnelles ».
Quelle place pour l’UE dans le monde ?
Le président du Mouvement Européen affirme en premier lieu qu’après le retrait du Royaume Uni, la nécessité sera de « défendre les intérêts propres, les valeurs et les modèles de développement économique, social et environnemental » de l’Union. En outre, pour Yves Bertoncini, les Européens devront rester unis « tout en gardant en tête qu’il y a une interdépendance économique avec les USA et avec la Chine ». En cela, il sera aussi crucial de renforcer le pilier européen d’Alliance atlantique, permettant aux européens de « prendre leur destin en main pour notamment faire face seuls à des conflits dans leur voisinage immédiat ».
Yves Bertoncini revient ensuite sur la place de la France au sein de l’UE, qu’il considère comme ayant « une responsabilité particulière ». En effet, la France reste selon lui le pays « leader en matière diplomatico-militaire ». Elle doit donc accroître ses efforts pour « que les pays européens se rapprochent dans leurs politiques d’intervention militaire ». Enfin, les 2ème et 3ème piliers de Maastricht, la coopération judiciaire et la PESC, sont aussi « nécessaires à mettre en œuvre et à améliorer, et ce défi doit être relevé par l’ensemble des pays européens ».
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