Philippe Cayla à la Revue Civique : « Pour que le peuple européen soit souverain, encore faudrait-il qu’il existât »

La création d'un passeport européen, une proposition d'ESF
Européens sans frontières milite pour la création d'un passeport européen.

Philippe Cayla est le Président d’Européens sans frontières (ESF), association nationale membre du Mouvement Européen. Dans un entretien avec la Revue Civique, il détaille les propositions d’ESF.

Une citoyenneté européenne

A la Revue civique, Philippe Cayla explique l’engagement de son association pour la reconnaissance d’une certaine forme de citoyenneté européenne. Pour lui, la citoyenneté européenne actuelle n’offre rien de plus que la citoyenneté des Etats membres. Son association milite pour une citoyenneté plancher : « un corpus de droits et devoirs citoyens qui s’appliquent à une catégorie d’habitants d’Europe bien définie et non limitée aux nationaux des Etats-membres », avec une réflexion  sur l’ouverture de cette citoyenneté pour les réfugiées, les enfants nés en Europe dans les Etats-membres où le droit du sol ne s’applique pas, ou encore à des migrants économiques.

Des droits assortis de devoirs

Des droits européens identiques aux nationaux pourraient alors être accordés à ces européens non ressortissants d’un Etat membre : libre-circulation en Europe, possession d’un passeport estampillé Union européenne, droit de vote aux élections municipales et européennes, … et seraient assorti de devoirs comme des tests d’ « européanité » avec « par exemple la connaissance au moins élémentaire d’au moins une langue de l’Union, un rudiment de connaissance de l’histoire de l’Union, qui a l’avantage de ne comporter aucun héritage belliciste ou colonial, ce qui facilite l’intégration » explique-t-il à la Revue Civique.

De la citoyenneté, Philippe Cayla détaille ensuite sa vision de la souveraineté, « concept qui renvoie en démocratie au « souverain » ultime, au peuple souverain. Pour que le peuple européen soit souverain, encore faudrait-il qu’il existât, c’est-à-dire que la citoyenneté européenne soit définie en propre. Or, aujourd’hui, la citoyenneté européenne n’a pas d’existence spécifique hors des Etats-membres : est citoyen européen tout citoyen d’un Etat-membre dont il a la nationalité. »

La montée du populisme en Europe

En ouverture, Philippe Cayla revient ensuite sur la montée du populisme en Europe qui, selon lui, est dû « à la fracture entre les gagnants et les perdants économiques de la mondialisation ». De son point de vue, le risque populiste diminuera lorsque la situation économique s’améliorera à la condition que « la classe politique veille à limiter, et si possible à réduire les inégalités ».

Retrouvez l’interview de Philippe Cayla sur revuecivique.eu.