A l’heure où les citoyens sont appelés à décider pour le futur de l’Europe, les perspectives d’avenir de l’Union européenne sont aussi nombreuses qu’imprécises. Les défis qui attendent l’Europe sont colossaux : le Brexit, le désir de souveraineté nationale et la montée des extrêmes. Jérôme Quéré Vice-Président du Mouvement Européen – France était sur Sud Radio, dans l’émission Seul contre tous pour répondre aux questions des auditeurs. A ses côtés Rayan Nezzar, Economiste et auteur du livre Génération Europe et Daniel Leca, Conseiller régional des Hauts-de-France, Président délégué du groupe UDI-UC à la Région.
Comment bâtir une Europe sociale ?
Alors que l’Europe est souvent pointée du doigt pour son manque d’harmonisation sociale, Jérôme Quéré s’interroge : « Peut-on être plus exigeant envers l’Union européenne ? Non, nous devons être plus exigeants envers l’Union européenne ». Par ailleurs, il précise qu’une législation pour lutter contre le dumping social est en cours de production : « c’est un sujet qui va bouger avant les Élections européennes, les ministres des 27 États de l’Union européenne se sont mis d’accord ».
Il attribue le manque d’action de l’Union européenne dans le domaine social à la tendance politique de droite : « si nous n’avons pas une majorité plutôt socialiste, nous n’aurons pas de politique socialiste, c’est ce qu’on appelle la démocratie ». Toutefois, selon lui cela n’exclut pas la possibilité de changer les choses : « nous ne devons pas souhaiter moins d’Europe mais une Union européenne plus efficace ».
Faudrait-il supprimer ou bien développer l’Union européenne ?
Pour Jérôme Quéré, être pro-européen ne consiste pas à se satisfaire de ce qui existe : « si pro-européen veut dire ne pas critiquer l’Union européenne je ne suis pas pro-européen, mais eurocritique ». Il explique que son objectif est d’améliorer l’Union européenne mais pas de la supprimer car « sans elle on serait encore plus en difficulté face au dumping social notamment ».
Le Vice-Président du Mouvement Européen – France souligne l’influence décisionnel d’une union d’une telle importance : « A 28 pays, nous avons plus de poids face aux Etats-Unis, ou aux grosses entreprises comme Google ou Facebook ».
Y a-t-il trop ou pas assez de souveraineté européenne
Si la préférence communautaire n’a plus une place centrale dans le processus décisionnel de l’Union européenne, Jérôme Quéré explique que les tendances pourraient bien s’inverser. Selon lui les défis extérieurs nécessitent de « se protéger en tant qu’Européens, c’est pourquoi certains acteurs politiques veulent remettre en place cette préférence communautaire ». Il rappelle qu’il est primordial d’agir par nous-même car « des puissances étrangères veulent détruire l’Union européenne, ce qui est révélateur ». Pour lui, la clef du renforcement de l’Union européenne est la souveraineté : « il est grand temps de prendre en main notre destin et gagner de la souveraineté européenne ».
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