Migrations : « il ne faut pas courir derrière les nationalistes »

Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen - France, sur BFM TV le 7 septembre

Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France était l’invité de BFM TV pour commenter la rencontre entre Emmanuel Macron et Angela Merkel le vendredi 7 septembre. Il revient en plateau sur les sujets qui structurent le débat européen à l’approche des élections européennes.

Interrogé sur l’opposition entre progressistes et souverainistes nationaux en Europe, le Président du Mouvement Européen rappelle les « différences idéologiques entre Viktor Orban et Matteo Salvini face aux le discours très européen d’Emmanuel Macron qui parle de souveraineté certes, mais d’une souveraineté européenne ainsi que d’une identité européenne ».

 « Emmanuel Macron  a besoin de bouleverser le jeu politique traditionnel du Parlement européen »

Yves Bertoncini voit dans les passes d’armes entre le Ministre de l’Intérieur italien et le Président français une stratégie politique du chef de l’Etat : « C’est aussi une stratégie marketing mise en place par Emmanuel Macron, il essaie de se donner un rôle de leader de ce rassemblement des progressistes car il a besoin de bouleverser le jeu politique traditionnel au Parlement européen, il veut briser l’hégémonie du PPE (droite européenne) d’Angela Merkel à l’intérieur d’une alliance où les libéraux démocrates occuperaient une place centrale ».

Sécurité : « Il faut prendre notre destin en main »

Face aux enjeux migratoires « la stratégie européenne est claire » pour Yves Bertoncini. Il s’agit « d’agir à la source, de faire des accords avec les pays de transit, de créer un corps européen de gardes-frontières, et d’accueillir les demandeurs d’asile, mais là où ça bloque c’est que certains pays n’en veulent aucun. » Il appelle à ne pas « courir derrière les nationalistes » sur le dossier migratoire, pour évoquer plutôt les enjeux de sécurité collective et la capacité de l’UE à protéger ses citoyens. « L’intérêt d’ Emmanuel Macron et Angela Merkel c’est de parler de sécurité collective, car nous nous sentons en insécurité nous les Européens : il y a un chaos dans notre voisinage, en Irak, en Syrie ou encore en Libye, la Russie est agressive et on ne peut plus faire confiance à notre protecteur traditionnel, l’Oncle Donald Trump. Comme l’a dit Angela Merkel, il faut prendre notre destin en main. Quand on parle de ça, on suscite un élan plus naturel à travers cette idée que l’union fait la force. »

Toutefois, Yves Bertoncini craint que « les élections européennes, en France comme ailleurs, soient des élections intermédiaires centrées sur des sujets nationaux. Comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon, on va en faire l’occasion d’envoyer un message à Macron, non pas pour ses promesses européennes mais pour ses résultats nationaux » déplore ainsi le Président du Mouvement Européen.