Trump fait-il craquer les démocraties européennes ? Alors que les élections européennes se profilent à l’horizon des prochains mois, le débat sur les partis extrémistes en Europe s’intensifie. Le Président du Mouvement Européen – France, Yves Bertoncini était invité sur France Culture dans l’émission Du Grain à moudre, pour faire le tour de la question avec Anastasia Colosimo, Enseignante en théologie politique à Sciences Po Paris, et Aude Lancelin, Journaliste et Directrice de publications chez Le Media.
L’insécurité en Europe est-elle le terreau des extrêmes ?
Pour Yves Bertoncini, la montée des extrêmes en Europe n’a pas de source unique. Il met en cause « la mondialisation économique, la dérégulation financière et l’affaissement démographique de l’Union européenne » qui alimentent une angoisse identitaire.
Mais selon lui, Donald Trump n’est pas à l’origine de la montée des extrêmes en Europe – « il n’est qu’un symptôme d’une dérive qui a commencé il y a bien longtemps ».
Une Union impossible des extrémistes en Europe ?
Le Président du Mouvement Européen affirme « qu’une victoire institutionnelle des extrémistes serait très difficile » parce qu’ils n’ont pas les mêmes intérêts. Il explique que même si Matteo Salvini et Viktor Orban s’accordent sur le dossier migratoire, leurs intérêts divergent dans la gestion des flux de réfugiés puisque Viktor Orban n’a pas l’intention d’accueillir des migrants venus d’Italie. Pour Yves Bertoncini, cet exemple démontre « les limites de coopération entre les partis nationalistes qui défendent avant tout leur intérêt national ».
« Les partis d’extrêmes droites ont émergé sur le refus de la solidarité »
Interrogé sur l’euroscepticisme des pays qui ont subi de graves crises économiques, comme ce fut le cas en Grèce, Yves Bertoncini rappelle que ce rejet est aussi observé dans les pays qui les ont soutenus financièrement. Il explique que « les partis d’extrême droite ont émergé sur le refus de toute solidarité économique ». Par ailleurs, la crise migratoire survenue en Europe en 2015 a engendré « un refus de solidarité migratoire ». C’est pourquoi, Yves Bertoncini convient « que les mouvements extrémistes puisent dans des sources contradictoires ce qui fera obstacle à leur réunion, puis à leur coopération ».
Après avoir énoncé les contradictions qui opposent les différents mouvements extrémistes en Europe, le Président du Mouvement Européen analyse les limites de coopération entre les extrêmes à l’aulne des élections européennes. Il conclut avec certitude : « Mattéo Salvini et Viktor Orban ne gagnerons pas les élections européennes ».