« Il manque un droit d’asile commun, européen » : l’Autriche présente les priorités de sa Présidence

L'Ambassadeur autrichien Walter GRAHAMMER au Sénat aux côtés de Géorgi Dimitrov, Ambasseur bulgare en France, qui lui passe le flambeau de la présidence du Conseil de l'Union européenne.

Le Mouvement Européen – France a invité Walter GRAHAMMER, Ambassadeur d’Autriche en France, à présenter les priorités de la présidence autrichienne du Conseil de l’Union européenne, dans le cadre du cycle de petits-déjeuners débats organisés avec le média spécialisé Euractiv et la participation des jeunes étudiants de « La Chance aux Concours ».

La présidence du Conseil de l’Union européenne change tous les six mois et est assurée à tour de rôle par chacun des 28 Etats membres. Depuis le 1er juillet dernier, l’Autriche endosse ce rôle pour les 6 prochains mois. « C’est la 3e présidence du Conseil de l’UE pour l’Autriche, qui a joué un rôle important dans les négociations de la Directive Service en 2006 » a rappelé l’Ambassadeur d’Autriche en France.

Animée par André Gattolin, Sénateur et membre du Bureau du Mouvement Européen, ce petit-déjeuner débat a été l’occasion d’échanger sur les priorités de la présidence autrichienne, autour de son axe central : promouvoir « l’Europe qui protège ». Walter Grahammer a souligné l’importance du dialogue et rappelle le rôle pour chaque présidence « de permettre le compromis ».

Une approche politique globale de la lutte contre l’immigration illégale

La sécurité et la lutte contre l’immigration illégale constituent l’un des items du programme de travail de la présidence bulgare. Pour l’Ambassadeur, il manque « un droit d’asile commun, européen » pour renforcer la politique migratoire européenne. L’accueil des réfugiés ne peut se faire à l’échelle nationale, Walter Grahammer plaide pour une approche politique globale des migrations en Europe « peut-être via un système de répartition ». L’Autriche est favorable à des « centres de transit » dans les pays de départ « pour éviter la traversée de la Méditerranée et ses dangers ».

Une politique extérieure commune en Europe

Walter Grahammer insiste également sur l’importance d’une politique extérieure commune en Europe. Il souligne la proximité entre son pays et la Russie, important partenaire commercial mais rappelle que l’Autriche s’aligne toujours sur la position européenne face à Moscou. A cette égard, l’Ambassadeur explique que « l‘Autriche n’accepte pas l’occupation de la Crimée et reste solidaire de l’Union européenne » . Cette position est également valable face au président américain : « Si M. Trump introduit de nouveaux droits de douane, ce sera à l’Union européenne de répondre ».  Il indique que l’Autriche, comme l’ensemble des Etats membres, soutient la Commission européenne qui négocie en leurs noms.

Engagés dans l’écologie

Durant son intervention, l’ambassadeur autrichien explicite également l’engagement de son pays dans la transition écologique : « Tous les partis politiques sont verts en Autriche ». Même si « l’Autriche est favorable aux accords internationaux » elle garde « une réserve importante sur l’agriculture ».  Walter Grahammer souligne que dans un pays engagé dans l’écologie depuis les années 70, il est délicat de voir « proposé du bœuf d’Amérique latine dans les supermarchés », le diplomate appelant ainsi à la vigilance sur ce domaine pour les négociations à venir.