Focus sur les logos bio des produits transformés

Magasin bio
Magasin bio via Rhett Maxwell sur flickr
Sur les emballages de produits transformés issus de l’agriculture biologique, on remarque souvent deux logos différents. Apportent-ils des garanties différentes ou pas, et lesquelles ?

Le Mouvement Européen – Ardennes revient dans sa lettre mensuelle sur le marquage des produits bio en Europe.

Le premier de ces deux logos, dit logo AB, est propre à la France.

Logo ab
Il est apparu en 1985, après la loi d’orientation de l’agriculture biologique de 1980, pour permettre au consommateur de reconnaître ce qui est issu d’une « agriculture n’utilisant pas de produits chimiques de synthèse». Il est aujourd’hui facultatif, utilisé en particulier pour des productions non encore couvertes par la règlementation européenne (les escargots, l’autruche, etc.).

Le second, dit eurofeuille, est européen.

Eurofeuille logo bio
Il est apparu en 2009, après un premier règlement de 1991, puis un autre de 2007. Le logo eurofeuille européen est obligatoirement apposé sur les produits transformés issus de l’agriculture biologique.
Les États membres de l’Union européenne se sont assez rapidement entendus sur les règles de base de l’agriculture biologique : interdiction d’utiliser les engrais chimiques et pesticides ou herbicides de synthèse. Mais les discussions ont été laborieuses sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).

Au résultat, si l’utilisation d’OGM est strictement interdite en agriculture biologique, un taux de 0,9 % d’OGM dans le produit transformé a été admis, au motif que cette présence de traces d’OGM peut être «fortuite et techniquement inévitable» dans certaines circonstances (par exemple contamination par des parcelles agricoles avoisinantes).

Les garanties explicites de l’eurofeuille.

Les garanties apportées par le label eurofeuille européen sont les suivantes :

  • le produit transformé contient au moins 95 % de produits agricoles bio, à condition que les 5 % restants ne soient pas disponibles en bio ;
  • les produits végétaux et animaux utilisés pour élaborer le produit transformé répondent au cahier des charges européen bio, notamment : semences et plants bio non issus d’OGM ; pas d’utilisation d’engrais, pesticides, herbicides chimiques ; animaux en élevage bio, nourris avec aliments bio sans OGM, taille des élevages limitées, etc.
  • jusqu’à 0,9% d’OGM sont admis dans la composition du produit transformé.

L’eurofeuille indique en outre le code de l’organisme certificateur qui a contrôlé le produit : sur la première ligne figurant en dessous de la feuille, on peut lire un code commençant par FR-BIO suivi de deux chiffres. Sur le site de l’Agence Bio on peut trouver les noms des 9 organismes certificateurs français correspondant à ces codes (par exemple FR-BIO-01 = Ecocert France).

L’eurofeuille apporte enfin des informations sur la provenance de la matière première agricole : sur la deuxième ligne figurant en dessous de la feuille, on peut lire la mention AGRICULTURE suivie du nom du pays producteur (quand 98%des ingrédients en sont originaires), ou de la mention UE (si tous les ingrédients sont produits dans l’Union européenne), ou encore la mention NON-UE (s’ils proviennent de pays hors de l’Union). Une mention UE-NON UE, signifie que les ingrédients proviennent en partie de l’Union et en partie de pays extérieurs.
Exemples pris au hasard dans des commerces du département des Ardennes :

  • une polenta La Vie Claire portant sous l’eurofeuille les mentions « Certifié par FR-BIO 01 » et « Agriculture Italie » ; elle est contrôlée par Ecocert, et elle est faite de maïs italien. C’est clair.
  • une sauce tomate au basilic Léa Nature portant sous l’eurofeuille les mentions « certifié par FR-BIO-01 » et « Agriculture UE-NON UE » ; elle est contrôlée par Ecocert, et elle est composée de produits venant de l’UE et d’ailleurs. Mais attention ! Sur l’autre côté du pot figurent le logo français AB et un joli cœur bleu-blanc-rouge avec la mention « fabriqué en France », pouvant laisser croire à un produit 100% français, ce qui est faux.

Ouvrons les yeux pour connaître, grâce à l’eurofeuille, la provenance de nos achats bio…