L’Europe est-elle prête à se doter d’une défense commune ?

Entre souverainetés nationales et construction d’une stratégie commune, où en sommes-nous exactement ?

Le 16 septembre dernier, Yves Bertoncini était l’invité d’Élisabeth Quin sur le plateau de 28′ aux cotés de Bertrand Badie, Professeur de relations internationales à Sciences Po et de Tara Varma, Directrice du Bureau parisien du Conseil européen pour les relations internationales. L’occasion pour les trois invités de réfléchir au futur de la défense européenne.

Une force militaire commune pour l’UE ? 

Pour Yves Bertoncini, il est essentiel de ne pas réduire la question de l’Europe de la défense au seul objectif d’une capacité militaire commune, « le partage de souveraineté le plus difficile à atteindre ». La stratégie commune de l’UE doit couvrir un spectre très large, celui de la « sécurité collective ».

« La sécurité collective face au terrorisme, ce n’est pas la bombe nucléaire ! C’est la coopération judiciaire et policière, c’est l’échange de renseignements. »

Bien que la création d’une force militaire commune ait été discutée au sortir de la Seconde guerre mondiale, « aujourd’hui la défense stricto sensu est nationale ou transatlantique pour beaucoup d’européens ».  En revanche, pour Yves Bertoncini, « il peut y avoir l’Europe de la défense, c’est-à-dire des opérations militaires conjointes, un diagnostique stratégique conjoint et des initiatives communes, notamment en matière de cybersécurité. »

 

Comment surmonter les divergences nationales, peut-on vraiment parler de souveraineté européenne ?

Pour Yves Bertoncini, « la souveraineté : on peut la partager, notamment en matière monétaire ».  « Néanmoins, en matière de défense, c’est l’Éverest, le domaine le plus difficile, l’ultima ratio regum. »

À la question de savoir à quoi ressemblerait une défense européenne, le président du ME-F souligne que « l’important est de s’accorder sur des objectifs communs et d’identifier  ensemble la menace » pour ensuite « mobiliser des outils nationaux ». « Quand on part dans les Balkans, sous mandat de l’ONU, ce sont des uniformes nationaux avec un brassard de l’ONU, on pourrait très bien mettre un brassard européen. » 

 

 

Le replay de l’interview est à retrouver ici !