Les perspectives touristiques en Europe

Le Président du ME-F, Yves Bertoncini était l’invité d’Elisabeth Quin sur le plateau d’Arte pour l’émission 28 minutes afin de débattre sur les perspectives touristiques en Europe à la sortie de la crise sanitaire. 

Pour revenir sur la situation touristique en Europe, Yves BERTONCINI indique qu’”entre les pays de l’Union, il y a une concurrence qui a émergée” alors que les frontières entre l’Europe et le reste du monde sont toujours fermées. Par ailleurs, il constate, à l’image de la fermeture des frontières en ordre dispersé que nous avons observée au début de la crise sanitaire, que les États membres n’agissent pas de manière coordonnée. Ainsi “les grecs ont ouvert leurs frontières en premier, et les italiens disent aujourd’hui que l’on peut venir”.

Le Président du ME-F souligne ainsi  que “derrière l’enjeu assez symbolique de la fermeture des frontières, ou en tout cas du rétablissement des contrôles ou de la levée des contrôles, il y a une compétition économique entre les principaux pays touristiques, dont la France fait partie”. À ce égard, Yves Bertoncini parle d’un “nationalisme électoral”, “en ce moment c’est entre les pays de l’Union européenne qu’il y a une concurrence pour conserver et attirer les touristes.” En effet, pour le Président du ME-F, bien que la fermeture des frontières soit moins efficace que les gestes barrières, “les États s’y sont laissés aller pour des raisons électoralistes.” Afin d’illustrer ces enjeux, Yves Bertoncini cite l’exemple, très critiquable, franco-belge alors que la Belgique a ouvert ses frontières à la France sans avertir a priori son pays voisin. Pour le Président du ME-F, “ceux qui en ont fait les frais sont les Français qui pensaient pouvoir revoir leur famille et qui ont été refoulés à la frontière ». 

Pour le Président du ME-F, bien que “l’esprit européen ne soit pas toujours là, ce qui rappelle les dirigeants à la raison, c’est le corps économique, l’interdépendance humaine, comme l’illustrent les frontaliers, les transporteurs, les moissons et désormais le tourisme.” Il souligne ainsi que “L’Europe est un continent interdépendant”. Selon lui, “cela n’a pas de sens de raisonner dans des frontières nationales. Cette aberration reflète des logiques étroitement nationales pour des raisons électorales”. Par ailleurs, Yves BERTONCINI fait remarquer le contraste qui existe entre les États et les institutions « La Banque Centrale Européenne est une institution fédérale qui prend ses décisions. En revanche l’Europe des gouvernements, il faut les mettre d’accord, c’est compliqué. Les décisions sont prises par les États en matière de frontières, mais dans certaines limites. L’union européenne peut engager des procédures d’infraction pour que l’espace Schengen soit respecté si cela dure trop longtemps ».

 

L’interview est à retrouver en podcast sur le lien suivant.