Mardi 11 décembre dernier, Theresa May annonçait le report du vote sur l’accord du Brexit, un aveu de faiblesse face aux oppositions qui grondent ou une ultime tentative pour faire voter ce texte, éviter le no deal et montrer sa combativité ? Le Président du Mouvement Européen – France, Yves Bertoncini échange sur ces questions, et les enjeux d’une telle tentative sur le plateau de France 24 English avec Jean MESSIHA, Économiste et Conseiller politique de Marine Le Pen et Yascha MOUNK, Professeur à l’Université de Harvard et rédacteur pour Slate.
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Le report du vote sur le Brexit : un aveu de faiblesse ou une force ?
Yves Bertoncini explique que le fait qu’il existe plusieurs Brexit représente une importante difficulté pour Theresa May : « d’un côté il y a un Brexit libéral, en faveur des partenariats commerciaux et un autre plus protectionniste qui s’oppose au libre-échange et à la libre circulation des personnes »
Cette dualité provient en partie du fait que de nombreuses questions n’ont pas été mentionnées au moment du référendum. Le Président du Mouvement Européen souligne que « ceux qui ont voté pour le Brexit ne pensaient pas qu’il faudrait régler le problème des frontières en Irlande car cela n’a pas été abordé lors du référendum ».
Même si le Brexit représente des coûts pour chaque protagoniste, les Européens n’y sont pas opposés. Yves Bertoncini affirme : « il n’y a aucun problème pour les Européens à voir les Anglais s’en aller ». En revanche, il précise que les problèmes proviennent majoritairement de Wesminster qui concentrent « les arrières pensées politiciennes et les mensonges politiques » ce qui rend le Brexit difficile.
« l’Union européenne n’est pas une prison »
Sur la question d’un éventuel second référendum, Yves Bertoncini indique que « l’Union européenne est totalement neutre, c’est au Britanniques de faire ce choix ». Même si le Brexit est difficile, le Président du Mouvement Européen rappelle que « l’Union européenne n’est pas une prison puisque l’article 50 permet de partir, cela nécessite un accord et prend deux ans, s’il n’y a pas d’accord, il y a Brexit ».
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Aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin d’une Europe stable et puissante, pourtant Yves Bertoncini rappelle que « pour que l’Europe soit forte nous avons besoin d’Etats membre forts et pour le moment ce n’est pas le cas ».
Pour Yves Bertoncini le problème ne réside pas dans la crise française actuelle mais dans le système politique français : « Un homme concentre tous les pouvoirs mais durant les deux dernières décennies, les Européens ont vu cet homme s’affaiblir » une situation inquiétante pour eux.