Lundi 11 mars a eu lieu le lancement officiel de la 30ème édition de la Semaine de la Presse et des Médias à l’École, au sein de l’Unesco. L’organisateur de cet évènement est le CLEMI (centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information), avec lequel le Mouvement Européen – France est partenaire depuis de nombreuses années.
Le CLEMI : chargé de l’éducation aux médias dans l’ensemble du système éducatif
Depuis plus de 35 ans, le CLEMI permet aux élèves d’apprendre à lire, à décrypter l’information et l’image, à aiguiser leur esprit critique et à se forger une opinion, compétences essentielles pour exercer une citoyenneté éclairée et responsable en démocratie. Selon Didier Mathus, Président du conseil d’orientation et de perfectionnement du CLEMI : « avec l’ère du numérique, l’information ne ressemble plus à ce qu’elle était, il y a donc urgence pour aider toutes les populations à décrypter l’information, en commençant par l’école, car l’éducation aux médias et à l’information devient une exigence républicaine ».
« L’information sans frontières ? »
Cette 30ème édition invite donc les élèves à s’interroger sur les fake-news, les limites de l’information et sa circulation, comme le souligne le Ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Jean-Michel Blanquer : « jamais les frontières entre les faits et la rumeur n’a été aussi floue, donc ce qui se joue au travers de cela est notre liberté de nous informer ». Tel est l’avis d’Isabelle Jégouzo, chef de la représentation en France de la Commission européenne qui rappelle que « cette année est une année d’élections où les fausses nouvelles peuvent se répandre ». A la suite de ces interventions, les élèves ont donc pu tester leur capacité à identifier une source, comprendre une infographie, repérer la nature d’un message, identifier le statut d’une publication, comprendre l’intention d’un message et différencier les types d’images en répondant à un quizz organisé par 4 formateurs de CLEMI.
Journaliste : un métier indispensable mêlant danger et lutte en faveur de la liberté d’expression
Cette journée de lancement a été clôturée par les discours de 3 intervenants qui sont revenus sur la complexité de leur profession. Darline Cothière, directrice de la Maison des Journalistes, a pu expliquer aux élèves le rôle de sa structure qui est d’accueillir et accompagner des professionnels des médias exilés en France : « nos journalistes vont témoigner dans les classes pour parler de leur parcours d’exile et des raisons pour lesquelles ils ont dû fuir leur pays ».
De son côté, Elodie Vialle, journaliste, responsable du Bureau Journalisme et Technologie Reporters sans Frontières, raconte aux élèves qu’elle travaille dans une « organisation internationale qui se bat pour la liberté de l’information en documentant des situations, ce qui se passe dans le monde, en dénonçant les actions et les violations de la liberté de la presse ». Par ailleurs, elle insiste sur le fait qu’aujourd’hui « 335 journalistes sont emprisonnés dans le monde et en 2018, 80 journalistes ont été tués, c’est pourquoi notre travail de plaidoyer est très important ».
Enfin, Christophe de Roquefeuil, journaliste à l’AFP (Agence France Presse) revient sur son métier de reporter qui est « d’informer de l’actualité qui se passe dans un pays, expliquer le pays lointain qui est difficile à comprendre et à déchiffrer pour des auditeurs/lecteurs ». Il souligne que ce métier est parfois difficile, surtout « sur les terrains qui sont des lieux d’affrontement ou de conflits, répressifs à l’égard de la presse où le journaliste doit se protéger et toujours garder à l’esprit son extrême vulnérabilité ».