La première journée de notre Université d’automne à Boulogne-Billancourt a été marquée par de riches échanges. Au cours des deux conférences organisées durant l’après-midi, les participants ont pu débattre avec les invités d’abord sur les fonds européens, puis sur la politique de Recherche et de Développement. Retour sur la deuxième table-ronde : La politique européenne de la R&D, la stratégie et les moyens sont-ils à la hauteur des enjeux ?
Les financements européens : un outil essentiel de la politique de Recherche et de Développement
La politique de Recherche et de Développement est un important secteur d’investissement des fonds européens. Pour Isabelle Jegouzo, Chef de Représentation de la Commission européenne à Paris, ils sont essentiels pour développer une souveraineté européenne dans le domaine de la Recherche et du Développement : « Il existe une excellence européenne que les fonds européens permettent de développer ».
Patrick Nadellec, Directeur CNRS Europe de la Recherche et de la Coopération Internationale, rejoint l’avis d’Isabelle Jegouzo : « La science aujourd’hui se fait avec un soutien très fort de l’Union européenne ». Pour lui, ces financements permettent de promouvoir l’action de l’Union européenne dans le domaine scientifique parce que « les laboratoires et les chercheurs, qui sont avant tout des citoyens sont très conscients de l’impact des projets et des financements européens ».
Recherche et Développement : l’Union européenne a-t-elle toute sa place sur la scène mondiale?
Pour Izabelle Jegouzo, la réponse est oui, mais pour développer son action l’Union européenne doit permettre aux Etats européens de mieux travailler ensemble. Pour peser dans le domaine de la Recherche et du Développement les Européens « ont besoin d’affirmer une souveraineté que nous trouverons que si nous sommes unis » affirme-t-elle. Puis elle ajoute avec optimisme : « Il est important que l’Union européenne puisse travailler unie et regarder vers l’avenir. La recherche c’est l’avenir ».
Interrogée sur la capacité de l’Union européenne à concurrencer les Etats-Unis et la Chine, Géraldine Naja, Chef du Département de la politique industrielle et de l’audit à l’Agence spatiale européenne, spécialiste du programme Galileo, affirme que l’Union européenne peut se passer de la tutelle des Etats-Unis : « Nous sommes l’Europe et nous avons une richesse, une population, une histoire qui nous permet de faire jeu égal avec les Etats-Unis. Il n’y a donc pas de raison de dépendre d’eux ».
Recherche et Développement il faut agir au niveau européen
Michel Derdevet regrette le manque d’action commune dans le domaine de l’énergie : « concernant les transports de mobilité durable, on aurait intérêt à avoir une structure européenne qui met en place des bornes de recharge ». Pour lui, il est primordial de « penser la normalisation au niveau européen », car ça revient à développer « la puissance industrielle, la capacité à se mettre d’accord entre entreprises et entre pays sur des éléments qui nous permettrons de gagner face aux Américains et face aux Chinois ».
L’action commune dans la Recherche et le Développement spatial est déjà plus engagée. Pour Géraldine Naja, les financements européens entretiennent « 40 000 emplois non délocalisables, l’espace est un secteur qui reste sur le sol européen ».
Après une courte pause, retrouvez nos intervenants en direct pour la conférence « La politique européenne de la R&D : la stratégie et les moyens sont-ils à la hauteur des enjeux ? ».Michel Derdevet, Secrétaire général d’ENEDISIsabelle Jegouzo, Chef de la Représentation de la Commission européenne à ParisGéraldine Naja, Chef du Département de la politique industrielle et de l’audit à l’Agence spatiale européenne, spécialiste du programme GalileoPatrick Nedellec, Directeur CNRS Europe de la Recherche et Coopération internationale Et Lara Pawlicz, Cofondatrice et CEO de 2Spark amorcent les échanges de cette table ronde.
Publiée par Mouvement Européen-France sur Vendredi 12 octobre 2018