Julien Chenut est le Président de la toute jeune section locale du ME-F-Aube, créée en mars 2015. Motivé, dynamique et européen convaincu, nous sommes allés à sa rencontre et à celle de cette section promise à un très bel avenir. Découvrez son portrait ici et les actualités de la section de l’Aube en cliquant ici.
A 32 ans, je suis technicien dans le domaine du traitement des eaux. Pour mon second mandat municipal, je suis Maire-adjoint en charge du développement durable, au service des habitants de la commune de Pont-Sainte-Marie, petite ville de 5000 âmes de l’agglomération troyenne. Collecte hippomobile du tri sélectif, distribution de poules pour limiter les déchets, troc aux plantes sont autant d’initiatives que nous développons sur notre territoire. Je suis par ailleurs impliqué dans la vie associative locale et humanitaire. En 2010, je crée une première association afin de défendre le cadre de vie des habitants. Aujourd’hui, je préside également le comité de tourisme de la région de Troyes qui regroupe 26 communes du bassin de vie troyen. Entre deux dossiers je prends parfois le temps de voyager, jardiner, ou de me rendre au cinéma.
D’où est né votre intérêt pour l’Europe ?
A l’heure d’une réforme scolaire supplémentaire, j’ai eu la chance de rencontrer un professeur passionné qui m’a fait découvrir les institutions, la construction européenne et aimer l’Europe. Chemin faisant, j’ai découvert l’humanisme à travers un voyage humanitaire au Mali. Un peu plus tard, je devins élu. Je n’ai pas eu de mal à m’intéresser à l’Europe, ce qui explique mon nouvel engagement au ME-F. Il faut partager une vision positive de l’Europe, car l’Union européenne est bien un progrès. Il me semble essentiel de témoigner au plus grand nombre mon expérience d’élu car nous avons besoin de l’Europe au quotidien pour fonctionner au sein de nos collectivités.
Il faut rapprocher l’Europe de ces peuples.
Parlez-nous de votre engagement au ME-F : pourquoi ? Qu’y faites-vous ? Qu’y trouvez-vous ?
Comme vous avez pu le lire, en tant qu’européen convaincu, il me semblait essentiel d’entreprendre pour l’Europe. Aujourd’hui l’Europe est trop souvent décriée, les dernières élections européennes ont marqué profondément les esprits avec au niveau national un taux d’abstention de 57% et un score historique des eurosceptiques qui souhaitent démanteler l’Europe, l’Union européenne et ses institutions. Notre département de l’Aube n’échappe pas à la tendance. Nous souhaitons donc, avec l’équipe mise en place, parler de plus d’Europe, échanger sur l’Europe, promouvoir l’Europe.
Depuis décembre 2014, avec l’appui de Jean-Marie Beaupuy, mon équipe et moi-même nous sommes attelés à créer notre section locale. En avril dernier la 52ème section du Mouvement Européen était créée dans le département de l’Aube. Déjà une belle réussite, puisque l’ensemble des tendances politiques pro-européennes sont présentes, ainsi que des citoyens européens avant tout. D’autre part nous avons réussi à constituer un Conseil d’Administration paritaire. Avec 25 membres à ce jour, nous avons fixé l’objectif d’atteindre 40 adhérents à la fin de l’année.
Le 9 mai dernier, à l’occasion de la Fête de l’Europe, notre section a organisé son premier petit déjeuner européen réunissant 40 personnes. En un mois d’existence, on peut s’apercevoir que les tensions liées à l’Europe sont le résultat d’un manque d’information et de proximité.
Quelle est votre réaction à l’actualité européenne ?
Face à la crise économique qui traverse le vieux continent, la tentation nationaliste et le repli derrière nos frontières se font sentir dans chacun de nos Etats, chacune de nos régions, chacune de nos villes – ainsi, l’individualisme triomphe.
La remise en cause de nos institutions européennes, à l’image des élections britanniques qui se déroulent actuellement, s’ajoute à l’incertitude et à l’absence de projets de construction. Nos problèmes nationaux ne se régleront pas seuls, mais bien par l’Europe. C’est l’exemple de l’île de Lampedusa et de l’Italie qui doivent accueillir des milliers de naufragés.
A quoi ressemble l’Europe que vous voulez ?
Avant tout, n’oublions jamais qu’il y a 70 ans, l’Europe exsangue sortait de la seconde guerre mondiale. Avec la capitulation du 3ème Reich, les citoyens d’Europe allaient découvrir l’horreur nazie, les camps de concentration et bien pire encore les camps d’extermination. Tragique bilan : 6 millions de morts, bien loin d’être un détail. Rappelons également que l’Europe incarne des valeurs telles que la liberté, la fraternité, la démocratie.
Il y a aujourd’hui l’urgente nécessité à inventer l’Europe de demain. En effet on peut imager la situation de l’Europe par cette citation de Sénèque : « il n’y a pas de vent favorable pour le bateau qui ne connaît pas son port ». En l’absence de personnalités politiques fortes capables de porter une vision nouvelle de l’Europe et les Européens, c’est désormais aux Européens eux même d’assurer cette tâche. Les idées ne manquent pas pour relancer le projet européen autrefois porté par Robert Schumann ou Konrad Adenauer. L’Europe, pour se rapprocher des Européens, doit se démocratiser d’avantage avec par exemple l’élection d’un président de l’Union au suffrage universel direct : l’Europe doit être réelle et concrète dans notre quotidien.
C’est là tout le sens de notre association : Promouvoir une Europe fédérale, encourager une Europe plus solidaire.
Si vous pouviez vivre dans un pays européen ou parler une langue européenne, le ou laquelle serait-ce ? Pourquoi ?
L’avantage c’est que désormais, avec l’espace Schengen, nous pouvons vivre facilement dans 26 Etats d’Europe. J’ai eu la chance de pouvoir voyager un peu partout de l’Espagne au Danemark en passant par l’Italie. Je pense avoir été séduit par l’Irlande et Dublin. La vie est simple, moderne chaleureuse, ouverte à l’Europe. C’est un pays résolument tourné vers l’avenir malgré les difficultés : tout un programme lorsque l’on est Français.