« Il n’y a pas de dogme budgétaire européen » Yves Bertoncini sur le plateau de CNEWS

Depuis plusieurs semaines, la crise des Gilets Jaunes fait la Une de l’actualité française. Un mouvement qui n’est pas passé inaperçu auprès de nos partenaires européens et internationaux. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France était l’invité de CNEWS dans l’émission Les voix de l’info pour analyser l’interprétation de ce mouvement par les pays étrangers. Il a débattu des cette question aux côtés de Vincent Desportes, Professeur de stratégie et ancien Directeur de l’École supérieur de guerre, Michel Wieviorka Président de la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme , Barbara Lefebvre, Professeur et Essayiste, Jean-Eric Branaa, Maitre de conférence à Paris II Panthéon-Assas, Alberto Toscano Ecrivain et Journaliste italien

Trump, le Brexit, la crise des Gilets Jaunes, ces éléments ne semblent pas lier entre eux, pourtant, Yves Bertoncini explique qu’ils ont des racines communes : « Il y a une tectonique des plaques qui percute l’occident : des pays émergents ont fini d’émerger et nous font concurrence ». Selon lui, l’économie est une des raisons de ces crises car «  la mondialisation crée des gagnants et des perdants ».

Mais l’économie n’est pas la seule responsable pour le Président du Mouvement Européen – France qui rappelle « qu’il y a dans ces pays une poussée migratoire qui angoisse les populations locales », bien qu’elle ne se soit pas exprimée en France au travers de la crise des Gilets Jaunes.

Comment nos partenaires européens perçoivent-ils la crise des Gilets Jaunes ?

Yves Bertoncini explique qu’il y a une inquiétude au niveau européen : « les Européens voient un pays comme la France, important en Europe, qui a porté à sa tête un Président réformateur, confronté aujourd’hui à de grandes difficultés ». Pour lui, l’inquiétude est d’autant plus grande que « cette situation est produite par un système politique qui donne plus de pouvoir à Macron que le système allemand à n’en donne à Merkel ou le système politique états-uniens  n’en donne à Trump ».

Y a-t-il une opposition grandissante des Français envers l’Europe ?

Pour Yves Bertoncini, les Français voudraient changer l’Europe mais pas la quitter : « Les Français peuvent bien être eurosceptiques mais ils ne sont pas europhobes, ils ne veulent pas s’en aller ». Il explique que «  tous les peuples européens sont eurosceptiques à leur manière et souvent pour des raisons opposées ». Il s’agit, selon le Président du Mouvement Européen – France d’une crise des copropriétaires européens : « nous voulons tous rester mais nous ne sommes pas d’accord sur les règles »

Si Bruxelles est souvent accusée d’imposer ses règles budgétaires, Yves Bertoncini dénonce cette conception car selon lui « il n’y a pas de dogme budgétaire européen et  la meilleure preuve ce sont les chiffres ». Il illustre cet argument en s’appuyant sur l’attitude de la France : « Tant que nous, les Français, nous pouvons laisser filer nos dettes et nos déficits sans susciter la défiance des agences de notation et des marchés, nous pouvons continuer à le faire ».