Guerre en Ukraine : Poutine menace l’Ukraine mais veut négocier ?

Le 8 juillet 2022, notre Président Yves Bertoncini était l’invité de LCI pour décrypter les évolutions de la guerre en Ukraine. L’occasion pour lui de revenir sur les récentes menaces de la part de Vladimir Poutine qui a annoncé que « les choses sérieuses n’ont pas encore commencé » en Ukraine, tout en soulignant qu’il n’était pas fermé aux négociations. Ces annonces interviennent dans un climat particulier qui est marqué par la pause opérationnelle de la Russie, qui a besoin de reconstituer ses forces militaires et en marge de la réunion de préparation du Sommet du Groupe des 20 (G20) qui réunit en Indonésie.

Décryptage de l’actualité en Ukraine et de la réaction des Européens par Yves Bertoncini, aux côtés de Xavier de Giacomoni, Grand reporteur LCI, Vincent Hugueux, grand reporter, spécialiste de politique internationale et Anne Kraatz, Docteure en Histoire.

Nouvelles menaces de la part du Président de la Fédération russe

Tout d’abord, notre Président a souhaité revenir sur les menaces prononcés récemment par le Président de la Fédération russe, selon lesquelles « les choses sérieuses n’ont pas encore commencée ». Bien que Poutine souhaite faire comprendre que la guerre vient que de commencer, ou bien qu’on pourra s’attendre à une multiplication des attaques, notre Président Yves Bertoncini souligne que les agressions de la Russie contre le Donbass et l’annexion de la Crimée remontent à 2014. Il rappelle également que la guerre ouverte de la Russie contre Ukraine est en cours depuis le depuis le mois de février 2022.

« Le mot négociations n’est pas à sous-estimer », Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen-France

Notre Président explique ensuite que Vladimir Poutine n’a pas, pour le moins à ce stade, atteint ses buts initiaux de guerre. Faire entendre qu’il serait ouvert aux négociations peut correspondre à un besoin de « faire de la surenchère verbale envers son opinion publique pour préparer d’éventuelles négociations »,  selon Yves Bertoncini. Reste à savoir si la définition de négociations dans le vocabulaire de Poutine correspond à ce que les Occidentaux y comprennent, ou bien s’agit-il d’un faux compromis, dicté selon les modalités de Moscou ? Au vu des derniers événements au G20, l’espoir de négociations semble improbable. En effet, Sergej Lavrov a quitté la salle à deux reprises, lors de la prise de parole de ses homologues allemands et ukrainiens.

L’Occident – ennemi principal de Poutine 

Ensuite Yves Bertoncini revient sur le rôle de l’Occident, l’ennemi principal de Poutine, qui s’attaque « au mode de vie européen, à l’OTAN, aux États-Unis ». Selon notre Président, Poutine n’est pas seulement trompé sur les Ukrainiens, en pensant qu’ils allaient « fléchir en deux temps trois mouvements », il voulait aussi éviter que l’Ukraine s’approche de l’UE. Toutefois, les Ukrainiens se défendent vaillamment et les Européens ont débloqué un certain nombre d’aides, humanitaires mais aussi militaires, notamment des livraisons d’armes, pour soutenir les Ukrainiens. Il poursuit en soulignant que la Russie de Poutine « est forte avec les faibles, elle ne s’attaquera jamais aux États-Unis, car cela la mettrait en grande difficulté. »

Cette situation est la traduction d’une asymétrie militaire et politique qui oppose la Russie et l’Occident, selon Yves Bertoncini. « Bien que Russes pourraient être plus forts que les Ukrainiens d’un point de vue militaire, ils doivent temporiser. Toutefois, si nous, Européens, Occidentaux ne nous engageons pas sur le terrain, cette asymétrie deviendrait encore plus manifeste. »

L’asymétrie politique est encore plus palpable, car Poutine « a le temps devant lui », selon notre Président. La dictature, la désinformation et la propagande qu’il exerce sur son peuple sont une évidence qu’il ne joue pas avec les mêmes règles que l’Occident.

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