PODCAST. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, était l’invité du Magazine du Week-end sur France Culture le 19 août aux côtés de l’essayiste Coralie Delaume. L’émission abordait la politique migratoire européenne et le retour de la Grèce sur les marchés financiers.
Migrations : « On est loin de la crise de 2015 / 2016 »
« La crise migratoire est très largement derrière nous. Il y a certes toujours une forme de pression migratoire […] mais on est très loin de la crise de 2015 / 2016 où il y a eu un afflux massif de demandeurs d’asile en Europe » note en premier lieu Yves Bertoncini. A l’époque, les « signaux de bienvenue » envoyés par Angela Merkel en 2015 avaient pu engendré « une forme de chaos migratoire en Europe » et notamment en Grèce, en Hongrie, en Autriche ou encore en Italie.
« Dans ce contexte avaient été mises en place des mesures d’action à la source et de solidarité entre les pays européens » souligne le Président du Mouvement Européen. Les Européens ont alors trouvé des points d’accord sur la nécessité d’agir à la source des conflits qui ont généré des afflux de réfugiés et la protection de nos frontières communes avec la création d’un corps européen de gardes-frontières.
« En matière d’accueil des réfugiés, on est passés d’un schéma de solidarité obligatoire à un schéma de solidarité à la carte »
La solidarité entre les pays européens « n’a pas fonctionné » rappelle en parallèle Yves Bertoncini, pointant l’échec du mécanisme de répartition des demandeurs d’asile proposé par la Commission européenne en 2015. « Il reste un dissensus majeur entre les Etats européens sur l’accueil des demandeurs d’asile entre Etats qui ne veulent aucun demandeur d’asile et certains pays qui considèrent qu’il faut suivre la tradition humaniste européenne. »
Le Conseil européen de juin a laissé paraître une solution reposant sur accueil des demandeurs d’asile par les pays volontaires. « Quand on regarde le détail des conditions dans lesquels on pourrait accueillir les demandeurs d’asile, il y aura sans doute une harmonisation à 27 très difficile à obtenir. Peut-être peut-on envisager un rapprochement entre pays volontaires pour que ces demandes soient traitées avec célérité, humanité et que les demandeurs d’asile qui y ont droit soient accueillis chez nous » complète Yves Bertoncini.
Grèce : « on en termine avec l’Europe-FMI »
La Grèce est sortie ce lundi 20 août du troisième plan d’aide européen et peut de nouveau emprunter sur les marchés financiers. « Politiquement, c’est une sortie de crise. On en termine avec l’Europe-FMI. D’une certaine manière on revient à la normale » note le Président du Mouvement Européen.
« Du point de vue économique et sociale, la crise n’est pas finie, c’est la guerre de Troyes qui est terminé. Maintenant on vit l’Odyssée. Ce n’était pas fini non plus lorsque l’Irlande, le Portugal ou Chypre sont sortis des plans d’aide européens, simplement ça se poursuit dans des conditions politiques et diplomatiques différentes. Et tant mieux car ce n’était pas la vérité de l’Europe que cette Europe-FMI que l’on a dû mettre en place de manière improvisée et dans l’urgence » complète-t-il.