Yves Berntoncini, Président du Mouvement Européen – France, était l’invité de l’émission 28 minutes d’Arte ce lundi 5 mars pour tirer les premiers enseignements des élections législatives en Italie. Il intervenait aux côtés de l’historien Marc Lazar et de la philosophe italienne, Michela Marzano.
Elections en Italie. Le Mouvement 5 étoiles a remporté des élections législatives du 4 mars en Italie avec 32% des suffrages dans un scrutin où l’euroscepticisme arrive en tête. La Ligue du Nord atteint 18%, un score historique pour un parti d’extrême-droite tandis que le Parti Démocrate de Matteo Renzi et le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi accusent le coup avec respectivement 19% et 14% des suffrages… La conjoncture politique issue du scrutin semble rendre difficile la formation d’une coalition de gouvernement stable de l’autre côté des Alpes.
L’Europe a-t-elle une responsabilité dans l’issue de ce scrutin ?
« L’Europe incarne la discipline et la nécessité de tenir les budgets face à une dette de 130% du PIB, ce qu’on a rechigne à faire dans le cadre de cette campagne avec beaucoup de promesses non finançables. D’un autre côté, face à la crise des réfugiés l’Italie a eu le sentiment d’être laissée seule en première ligne » note Yves Bertoncini, rappelant que la solidarité européenne est « demeurée limitée : vis-à-vis de Rome, les engagements de la France n’ont d’ailleurs pas été tenus » complète-t-il alors que seulement 500 demandeurs d’asile ont été accueillis en provenance d’Italie depuis 2 ans.
L’Italie en Europe, l’Italie et l’euro
A l’idée d’une coalition du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue du Nord, Yves Bertoncini rappelle que « rien n’empêche en Europe un tel gouvernement de coalition de se former, si ce n’est de possibles dissensions entre eux. Ce n’est pas l’Europe qui surveillerait ce nouvel attelage. Ce sont plutôt les marchés financiers » au vu de la dette italienne et de ses taux d’intérêts. « Mais si ce gouvernement se mettait malgré tout en place et souhaitait un référendum sur l’appartenance à la zone euro, alors je suis convaincu que, comme en Grèce, on verrait la différence entre l’euroscepticisme et l’europhobie. Et je parie que les Italiens mesurent bien les risques de sortir de l’Union monétaire. »
Des élections qui se suivent et se ressemblent sur le continent ?
Au-delà des élections en Italie et face à la montée des populismes en Europe, Yves Bertoncini voit croître « une crise identitaire des européens » : l’Europe ne représente plus que « 6% de la population mondiale » et elle a des difficultés à contrôler son environnement, « à contrôler ses frontières ou à intervenir en Syrie et en Irak ». Ces déséquilibres « créent des angoisses que les partis extrémistes s’emploient à capter si les partis de gouvernement n’y apportent pas de réponses concrètes et un discours plus positif » conclut ainsi Yves Bertoncini.
🇪🇺⚡️L'Europe en pleine crise identitaire ?⚡️🇪🇺
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— 28 minutes (@28minutes) March 6, 2018