La Croix : en Italie, « une situation vertigineuse pour l’Europe »

Luigi di Maio et Matteo Salvini, leaders du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue, les deux partis arrivés au pouvoir en Italie suite au scrutin du 4 mars. / ©Instagram Luigi Di Maio & European Parliament, Flickr

Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France, analyse dans le dossier du journal La Croix la situation politique européenne suite à l’arrivée au pouvoir de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles en Italie.

Pour le Président du Mouvement Européen, l’Europe ne doit pas adopter une posture autoritaire face à l’Italie. « Rome a toujours eu le don de chercher – et de trouver – des boucs émissaires. Ne lui offrons donc pas de bâtons pour nous battre, ni la satisfaction de pouvoir se plaindre du manque de solidarité de l’Europe » énonce-t-il dans les colonnes du quotidien. Il préconise au contraire de tendre la main au nouveau pouvoir italien et d’attendre la présentation du Gouvernement et de son programme définitif avant d’adopter une position européenne.

Vers une confrontation ?

Vis-à-vis des institutions européennes, le nouveau gouvernement italien peut dès lors opter « pour une stratégie ’à la grecque’, dans la pure confrontation, ou pour une attitude ‘à la portugaise’, en accord, malgré des divergences, avec les principes fondamentaux de l’UE » analyse Yves Bertoncini pour La Croix.

Un « fonds de rédemption » pour mutualiser les dettes anciennes en Europe

Sur le plan de la zone euro, l’arrivée au pouvoir de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles pourrait pousser « les 19 à se pencher sur le fardeau de la ‘vieille dette’, celle contractée de longue date et qui pèse sur l’Italie comme sur bon nombre d’autres pays » selon le Président du Mouvement Européen. S’il n’est pas question de s’écarter des objectifs de gestion de la dette, « la situation en Italie pourrait faire apparaître sur la table des négociations l’idée d’un ‘fonds de rédemption’ qui ouvrirait la voie à la mutualisation des dettes anciennes ».

Migration : instaurer la confiance

Yves Bertoncini rappelle l’enjeu de la confiance européenne dans le contrôle de leurs frontières par les responsables italiens, l’instauration d’un corps européen de garde-frontières et de garde-côtes constituant « une des manières de réduire ce déficit de confiance ».

« Si les Italiens décident de contrôler convenablement leurs frontières, ils seront fondés à réclamer plus de solidarité de la part de Bruxelles et des autres capitales. La France, en particulier, pourrait décider de relocaliser en son sein plus de réfugiés arrivés en Italie, si le contrôle des arrivées est bien effectué par Rome » complète ainsi le Président du Mouvement, mettant en avant le besoin de solidarité européenne sur ce dossier.

Retrouvez l’interview d’Yves Bertoncini sur LaCroix.com