C’était le 29 octobre dernier, comme une conclusion des Consultations citoyennes lancées par Emmanuel Macron en avril dernier, le Mouvement Européen-Océan Indien et son président Philippe LOPPE organisaient une grande Consultation citoyenne à Saint-Denis de la Réunion pour inviter les réunionnais et les mahorais à réfléchir sur l’avenir de l’Europe. Près de 800 personnes y ont participé.
Pas moins de 650 étudiants, 120 bénévoles et une trentaine de partenaires ont réfléchi toute la journée sur les sujets qui les concernent directement pour l’avenir de l’Europe.
Rassemblés en 25 commissions de 26 participants et un animateur, les 650 jeunes ont fait part de leurs propositions pour l’Europe sur différentes thématiques : la politique économique et monétaire, le marché unique et la libre circulation, l’énergie et la transition énergétique, la culture et l’éducation, la politique sociale et la pauvreté. Ils ont ainsi pu s’exprimer librement et débattre via un rapporteur qui communiquait leurs propositions au public.
« Le métissage réunionnais nous prédispose à davantage de tolérance et d’ouverture d’esprit »
L’immigration est le sujet qui a suscité le plus de réactions dans l’assemblée au vue de l’actualité internationale. Par ailleurs, les jeunes réunionnais et mahorais sont particulièrement sensibles au thème de l’immigration : « Le métissage réunionnais nous prédispose à davantage de tolérance et d’ouverture d’esprit ». Le public, comme les organisateurs, se félicitent de tant de liberté de parole.
Parmi les grandes propositions de la commission : la création de structures dédiées aux migrants pour l’insertion dans chaque pays, la mise en place d’un compte transport, tel un crédit mobilité, afin d’avoir la possibilité de « voir ce qui se passe en Europe » et de développer ainsi la mobilité des jeunes réunionnais et mahorais en Europe.
Développer le télétravail pour limiter les déplacements sur une île saturée
Les problématiques environnementales ont également donné lieu de nombreuses propositions chez les jeunes comme la mise en place d’un bonus-malus sur la consommation énergétique ou encore une subvention européenne sur les achats de panneaux solaires. Les infrastructures de transports en commun existantes à la Réunion sont jugées onéreuses et peu efficaces par les jeunes qui doivent arbitrer entre budget loisirs et déplacements. Ils voudraient pour l’avenir développer les filières d’études et de recherches pour faire de la Réunion et de Mayotte une vitrine de la transition énergétique en apportant savoir-faire et expertises.
Consulter régulièrement la jeunesse
Une lycéenne souligne que beaucoup de jeunes ne se sentent pas européens et qu’il faut communiquer pour inverser cette tendance. Une expérience comme cette consultation citoyenne demande à être réitérée.
En effet, à l’occasion de cet événement, les jeunes, issus de milieux sociaux et éducatifs très diversifiés, ont su s’écouter et laisser place au débat et aux propositions de chacun pour l’avenir de l’Europe. Participants et organisateurs saluent l’intelligence et l’esprit critique de la jeunesse dont les conclusions sont significatives des préoccupations de toute une génération. Les jeunes mahorais et réunionnais réunis ce lundi 29 octobre ont montré, à l’image de l’Europe, leur unité dans la diversité.