Jeudi 25 avril dernier, le Président de la République, Emmanuel Macron a présenté lors d’une allocation télévisée ses mesures destinées à solder la crise des Gilets jaunes. Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen – France faisait partie des invités de Sonia Mabrouk, sur CNEWS, pour décrypter les propos du Président juste après son intervention.
« Notre système politique confie tous les pouvoirs à une seule personne »
Alors qu’Emmanuel Macron propose un grand projet de décentralisation, en plateau, cette mesure fait réagir. Yves Bertoncini souligne la nécessité de développer les corps intermédiaires car, pour lui, « notre système politique confie tous les pouvoirs à une seule personne, il n’y a pas de contrepouvoir, et très peu de corps intermédiaires ».
Le Président du Mouvement Européen met en exergue les risques d’un système politique qu’il qualifie de « tête d’épingle » : « si celui qui incarne tout dilapide son capital, on se retrouve avec un système qui donne les moyens d’agir mais devient inefficace ». Pour Yves Bertoncini, le Président occupe une fonction de« despote modernisateur qui ne sera légitimé de surcroît que par ses résultats ».
« En France, on est énarque toute sa vie »
Au cours de la séance de questions réponses avec les journalistes, le Président de la République a confirmé son intention de supprimer l’ENA. Si Yves Bertoncini a rappelé l’importance de bien former nos fonctionnaires, il a néanmoins regretté que l’ENA fige les positions dès l’adolescence : « on est énarque toute sa vie ». Toutefois, selon lui, les énarques occupent les places laissées, presque déléguées par les politiques : « La bureaucratie, les technocrates, s’engouffrent dans le vide que leur laissent les politiques ».
« Il y a le monarque, le peuple et rien entre les deux »
Pour Yves Bertoncini, s’il y a une mauvaise évolution à pointer du doigt, c’est sûrement celle de la gouvernance. Il a regretté qu’on supprime des parlementaires « car le problème est que notre territoire n’est pas maillé ». Bien que les maires soient particulièrement nombreux en France, le Président du Mouvement Européen a mis en lumière le faible maillage territorial : « il y a le monarque, le peuple et rien entre les deux » et regretté le manque de formations syndicales, par exemple.
Si Yves Bertoncini salue l’action du Président sur le fond et sur la forme, il note cependant le peu de résultats notamment sur le taux de chômage, la dette, etc . « Le déficit d’Emmanuel Macron, c’est un déficit de résultat » a-t-il expliqué, concluant ainsi les échanges.