Depuis quelques semaines, notre pays est confronté à une grave crise sanitaire. En cause, un virus, le Covid 19 ou Coronavirus qui a provoqué la mort de plus de 25000 personnes dans le monde et près de 1700 dans notre pays. Plus de 29000 cas sont confirmés en France, des chiffres revus à la hausse quotidiennement. La situation s’aggrave.
Dans cette crise sanitaire sans précédent, le personnel soignant est en première ligne, confronté à l’afflux quotidien de malades et se prépare avec multiples difficultés au pic épidémique. L’Ile de France fait partie des régions les plus touchées, les Hôpitaux de Paris, par la voix de leur Président, Martin Hirsch, tirent la sonnette d’alarme. Ils ne pourront bientôt plus faire face à la demande croissante en lit de réanimation. Il apparaît plus qu’urgent de réagir. Si l’entraide inter-hospitalière européenne se met progressivement en place, l’heure est plus que jamais à la solidarité nationale mais aussi et surtout européenne car le continent dans son ensemble est concerné par cette pandémie.
C’est pourquoi notre association tient à relayer l’appel à la solidarité européenne lancé ce vendredi 27 mars au Journal Télévisé de 13h sur TF1 du Professeur Philippe Juvin Chef du Service des Urgences de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP) et invite les chefs d’Etat des pays de l’Union européenne et représentants de l’Union européenne à apporter une réponse à cet appel.
Une transcription du Professeur Philippe Juvin, Chef du Service des Urgences de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP) Journal Télévisé du 13h TF1 27 mars 2020 :
« L’heure est extrêmement grave. Partout où nous le pouvons, il est certain que partout où c’est possible dans le public comme dans le privé, nous essayons de multiplier les lits de réanimation mais il est probable que dans les prochaines heures ou les prochains jours, il n’y aura plus de lit de réanimation en Ile-de-France.
Alors si nous voulons sauver des vies, il faut prendre de grandes décisions. Il faut les prendre rapidement, c’est-à-dire dès aujourd’hui, au plus tard demain.
Ces décisions, elles doivent consister à libérer des lits de réanimation pour les patients qui arriveront dans quelques jours. Ces lits de réanimation, on peut les libérer si on transfère massivement et je me répète dès aujourd’hui de nombreux patients d’Ile-de-France à la fois en Province, dans des régions où l’on pense que l’épidémie n’arrivera pas avant quinze jours ou trois semaines, c’est-à-dire la durée prévisible de ventilation des patients qu’on va leur envoyer mais aussi et j’insiste, et c’est fondamental, il faut que nous envoyions partout en Europe, je dis bien partout en Europe et pas seulement comme je l’ai entendu un peu en Allemagne, un peu en Suisse, un peu au Luxembourg, toute chose extrêmement importante et il faut remercier nos voisins qui l’ont fait. Mais partout en Europe, il faut que nous envoyions nos patients.
L’Union européenne, elle doit servir à ça.
Il faut organiser un pont aérien, il faut organiser un pont ferroviaire. Il faut contacter toutes les capitales européennes, leur demander leurs possibilités d’accueillir nos patients. Si on ne fait pas ça, d’ici quelques heures, d’ici quelques jours, nous ne pourrons plus, en Ile-de-France, admettre tous les patients en réanimation.
J’ajoute que pour faire ça, il faut évidemment de la logistique, des trains, des avions, des hommes, des moyens de communication, des moyens de transport. Il faut aussi dans la prise de décision, ce qui nous manque, c’est-à-dire de l’agilité, il faut faire cesser tout ce qui fait que ça ne marche pas, les ordres et les contre-ordres, les querelles entre administrations, les querelles de petits chefs, tout ça nous devons le balayer.
Nous devons dans les prochaines heures organiser un pont aérien et un pont ferroviaire vers les régions de France les moins touchées et vers tous les pays de l’Union européenne si nous voulons sauver des vies. »
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