Le traité de libre échange avec le Canada qui est entré en vigueur de manière partielle et provisoire en septembre 2017 porterait-il atteinte à notre agriculture ?
Le CETA prévoit l’extension des quotas d’exportation du Canada vers l’UE (bœuf : 45 838 tonnes, porc : 75 000 tonnes, blé : 100 000 tonnes). Ces quotas ne représentent qu’une très faible proportion de la production européenne (0,6 % pour le bœuf, 0,4 % pour le porc). En cas de déséquilibre du marché d’un produit agricole, une clause de sauvegarde permet de réduire temporairement les quotas canadiens.
Parallèlement, il est impossible d’importer des viandes aux hormones. C’est justement cette interdiction qui fait que le volume de viande importée est resté faible : les éleveurs canadiens devraient mettre en place des filières spécifiques pour se plier aux règles européennes.
En revanche, les exportations européennes de fruits et de noix vers le Canada ont augmenté de 29 % ou celles de chocolat de 34 % en un an (statistiques officielles des douanes).
Il faut également noter que, contrairement à ce que certains prétendent, les règles pour l’importation de produits en Europe ne vont pas changer : aucun fromage canadien contrevenant aux indications géographiques protégées (IGP) ne sera autorisé alors que 42 produits français (roquefort, pruneau d’Agen, huître de Marennes-Oléron…) sont désormais à l’abri des contrefaçons dans un pays où aucune appellation n’était protégée.